Un bilan en demi-teinte
Le parti communiste perd près de la moitié de ses élus régionaux. C’était « un risque nécessaire », assume sa direction, qui se satisfait des résultats du Front de gauche.
dans l’hebdo N° 1096 Acheter ce numéro
La direction du PCF, qui réunissait le week-end dernier son conseil national, déserté par les derniers refondateurs qui y siégeaient encore, tire un bilan en demi-teinte des élections régionales.
D’un côté, elle se satisfait que sa « démarche du Front de gauche » ait franchi « une étape positive ». « Le Front de gauche s’ancre dans le paysage politique », note Pierre Laurent. Ce « rassemblement dynamique a contribué à la victoire contre la droite », poursuit le numéro deux du PCF, qui en déduit qu’« il n’y aura plus de victoire de la gauche sans le Front de gauche ». La diminution du nombre de ses élus régionaux – on compte 95 élus communistes, dont 66 élus sous la bannière du Front de gauche, contre 185 sortants – n’affecte pas outre mesure la place du Colonel-Fabien. « Nous savions que nous prenions un risque », reconnaît Marie-George Buffet, qui aurait « souhaité plus d’élus ». Mais c’était « un risque nécessaire », dit-elle, désireuse de poursuivre « le rassemblement à gauche sur la base d’un projet audacieux ».
De l’autre côté, elle estime que la dynamique politique de ce rassemblement est restée limitée et veut donc désormais « faire entrer la construction du Front de gauche dans une nouvelle dimension ». L’idée est « d’aller vers un front social et intellectuel d’actions et de projet » pour un « Front populaire du XXIe siècle », renchérit Pierre Laurent, appelé à succéder à Mme Buffet au congrès d’étape fixé du 18 au 20 juin. D’ici là, le PCF sonne la « mobilisation générale » sur les retraites et veut « investir les États généraux des services publics ».
Et si le congrès de juin doit commencer à aborder les alliances électorales à venir, dont la présidentielle, pour Pierre Laurent, le débat « ne doit pas démarrer par les questions de candidature » mais « par le projet ».