Lola

Politis  • 6 mai 2010
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Après Independencia de Raya Martin
il y a quinze jours, Lola de Brillante Mendoza cette semaine : le cinéma philippin est non seulement bien présent sur les écrans français mais il propose
des films inventifs et non conventionnels. « Lola » signifie « grand-mère » en tagalog (langue majoritaire aux Philippines) : ce sont en effet des matriarches qui ont ici les rôles principaux. L’une, Lola Sepa, la véritable héroïne, vient de perdre un petit-fils, tué par un voleur de portables, lui-même le petit-fils de l’autre grand-mère du film, Lola Puring. La première, soutien de sa famille, très digne dans la douleur, est en quête d’argent pour l’enterrement. La seconde, plus maraudeuse et arrangeuse, cherche un moyen de sortir d’affaire son petit-fils, ce qui va l’amener
à se rapprocher de Lola Sepa.
Après le cinéma porno de Serbis (2008) et la virée mortelle de Kinatay (2009), les deux films précédents de Mendoza, Lola est plus calme et plus proche de la chronique sociale. Il dépeint la vie dans un quartier déshérité de Manille, Malabon, pendant la saison des pluies,
qui provoquent des inondations incessantes et obligent les habitants
à se déplacer en barque.
Le regard du cinéaste réussit à être à la fois contemplatif – la vision de vieilles dames se déplaçant crânement sous des trombes d’eau et des bourrasques de vent,
celle d’une procession funéraire
en barque – et incisif. Il montre ainsi
des vols de pauvres par des pauvres, l’entassement dans les prisons
d’une population de jeunes hommes désœuvrés, des institutions en décalage par rapport aux populations (où la langue officielle est l’anglais, non maîtrisée dans ce quartier). Lola, une nouvelle preuve
du grand talent de Brillante Mendoza.

Culture
Temps de lecture : 2 minutes
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