Premiers artisans d’un monde équitable

Moins connue que Max Havelaar, la fédération Artisans du monde est pourtant une pionnière du commerce équitable en France. Retour sur trente-six ans d’engagements.

Florence Chirié  • 6 mai 2010 abonné·es

Au début des années 1970, l’abbé Pierre lançait un appel pour venir en aide au Bangladesh et encourageait la création de « boutiques du tiers-monde ». En 1974, Artisans du monde, une fédération d’associations sans but lucratif, ouvrait son premier magasin à Paris, quatorze ans avant la naissance du « label » de commerce équitable Max Havelaar. Artisans du monde initiait alors un pari osé : créer et défendre une alternative au commerce international en réduisant les intermédiaires entre producteurs et consommateurs.
Aujourd’hui, le réseau regroupe cent quarante  organisations de producteurs dans l’artisanat et l’agriculture, et sa démarche consiste à renforcer ces dernières et à les aider à acquérir une plus grande autonomie. La fédération se veut une organisation à taille humaine et a banni les grandes surfaces de son réseau de distribution, préférant un commerce de proximité avec ses propres magasins et le réseau Biocoop.
Fidèle à ses engagements, le réseau mène des actions d’éducation et interpelle les citoyens, cette année sur les conditions de vie et de travail des peuples amérindiens, à l’occasion de la Quinzaine du commerce équitable (du 8 au 23 mai). Bien qu’ils soient les premiers occupants du continent américain, et majoritaires dans certains pays (55 % de la population en Bolivie), ces peuples sont marginalisés par les gouvernements locaux et voient leurs ressources surexploitées. De même, Artisans du monde participera au Sommet alternatif des peuples, à Madrid (du 14 au 18 mai), à l’occasion de la réunion officielle des chefs d’État de l’Union européenne et de l’Amérique latine. À la suite de la Quinzaine, salariés et bénévoles débattront du développement durable et de la décroissance lors de la prochaine assemblée générale, les 12 et 13 juin à Lyon.

www.artisansdumonde.org

Temps de lecture : 2 minutes