Le geste utile : Compter les papillons

Claude-Marie Vadrot  • 3 juin 2010 abonné·es

Que faire ?

Ils sont partout, discrets ou flamboyants. Dans les squares, les parcs, les champs, les forêts profondes, les marais, les jardins ou les friches urbaines ; et au bord des routes quand les municipalités n’abusent ni des pesticides ni des herbicides. Faciles à observer, à repérer et donc à compter en se réjouissant de leurs couleurs. 165 000 espèces à travers le monde, 5 000 en France le jour, 1 600 la nuit, à papillonner pour notre plaisir. Le Muséum national d’histoire naturelle et l’association Noé Conservation proposent depuis trois ans aux Français volontaires d’en suivre 28. Un jeu de piste à la portée de tous. Pour tenter de voir s’il en reste, pour essayer de comprendre comment, pourquoi et dans quels massifs de fleurs ou dans quels espaces naturels ils se plaisent. Des milliers de volontaires, photos des papillons à la main ou dans la tête, parcourent les « frais bocages »  de Georges Brassens pour une chasse pacifique qui a permis d’en repérer 240 000 l’année dernière : tous fichés, lieu, temps, végétation, heure, dans les ordinateurs des scientifiques de Noé Conservation et du Muséum.

Pourquoi ?

Les papillons, dont certaines espèces sont pourtant protégées, sont en voie de disparition, décimés par les insecticides que les agriculteurs, les employés municipaux et les jardiniers amateurs déversent sans modération sur les milieux naturels et les jardins publics. Un insecte ? Vite, ma bombe « qui tue-tout » ! Ou encore, autre exemple, parce qu’à force de persécuter les orties, trop de gens oublient que, certes, ça pique, mais aussi que certaines espèces, comme le superbe paon du jour ( Inachis io ), ne peuvent pas s’en passer car leurs chenilles se nourrissent de leurs feuilles. Les papillons sont donc un permanent reflet extraordinaire de la biodiversité ordinaire. Les compter, aussi, parce que la France entretient de moins en moins d’entomologistes et, surtout, n’en forme plus. Pas rentable de répertorier les insectes et de préserver les papillons ! Les scientifiques ont donc choisi le recours au public pour déterminer, avec quelques années d’observation, les espèces en voie de disparition, où elles résistent et pourquoi. La première des enquêtes scientifiques participatives. Elle n’implique aucune connaissance particulière : juste l’envie de regarder voler des papillons de toutes les couleurs.

Comment ?

• Pour participer :
se connecter au site du Muséum national d’histoire naturelle :  www2.mnhn.fr/vigie-nature
ou à celui de l’association Noé Conservation :  www.noeconservation.org
puis s’inscrire à l’Observatoire des papillons.

• Cela permet d’entrer dans le système des fiches d’observation et de télécharger les photographies des 28 espèces de papillons qui sont l’objet de l’étude.

• Ensuite, à chaque « correspondant » de choisir son jardin, ses papillons et son rythme de communication des données.

Écologie
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