Vers un organisme mondial ?
Faut-il créer une stucture internationale chargée de veiller à la sauvegarde de la biodiversité ? Ou donner plus de moyens et de légitimité à des entités existant déjà ?
dans l’hebdo N° 1105 Acheter ce numéro
Au moins depuis 2007 et la réunion à Montpellier d’une centaine de scientifiques et de représentants de gouvernement, il est question de créer un organisme mondial chargé de mettre en réseau toutes les observations faites à travers le monde sur la biodiversité. Il pourrait jouer le même rôle que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’étude du climat (Giec) et proposer des solutions. Le projet n’avance guère que dans les discours et, surtout, il implique la mise en place d’un nouvel organisme alors qu’il en existe plusieurs auxquels il suffirait peut-être d’accorder des pouvoirs et un financement.
D’abord, l’Union internationale pour la conservation de la nature – reconnue par l’ONU –, qui regroupe des scientifiques, des organismes para-étatiques et des associations ; elle bénéficie, depuis sa création en 1948, d’une capacité d’expertise incontestée, comme le rappelle la publication régulière des listes des espèces et espaces menacés. Ensuite, la Convention pour la diversité biologique (CDB), créée sous l’égide des Nations unies. Tout comme le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), qui dispose d’une force d’évaluation trop souvent ignorée. Sans oublier la Convention de Washington sur la commercialisation des espèces menacées, entrée en vigueur en 1973.
La question posée n’est donc pas tant dans un nouvel organisme, mais dans la mise en commun de moyens par ces institutions, qui pourraient regrouper leurs efforts si la communauté internationale leur en fournissait la possibilité et une légitimité planétaire, comme pour le Giec. Mais il resterait évidemment à le mettre à l’abri des « écolo-sceptiques » en cas de conclusions déplaisantes pour un certain nombre de gouvernements, tout en aidant les pays du Sud à préserver leur biodiversité.