Donner une voix aux exclus du pouvoir
Les communistes unitaires ont débattu de la manière de faire de la politique avec les classes populaires.
La solution : changer de système politique.
dans l’hebdo N° 1109 Acheter ce numéro
Une affaire de peuple, la politique ? C’était en tout cas l’idée du colloque organisé le 26 juin par l’Association des communistes unitaires sur « les nouveaux territoires de l’égalité ». Pendant une journée, les militants présents ont échangé autour de sujets comme le travail, l’habitat et l’école, tous liés à la question de la discrimination sociale. Comment désenclaver les banlieues ? Comment expliquer le phénomène de « ghettoïsation » de certains territoires ? En ligne de mire, les politiques menées par le gouvernement actuel, mais surtout une façon d’envisager la politique qui a cours depuis plusieurs années. « On prend un effet pour une cause », souligne ainsi le député Patrick Braouezec, pour qui les violences en banlieue sont un symptôme et non une cause du mal-être de la société.
Au-delà du simple constat, la thématique finale de la journée s’attachait aux moyens de « faire de la politique avec les exclus du pouvoir » . Une réflexion qui demande d’abord de définir ce qu’est la politique. Pour Clémentine Autain, « mettre en mouvement dans la société des forces qui permettraient de transformer le réel » constitue le véritable enjeu du combat politique. Fédérer des individus habituellement exclus du débat public, c’est donc porter une parole qui « fonctionne comme un signal ».
L’ancienne adjointe au maire de Paris rappelle cependant que l’implication des exclus du pouvoir ne dépend pas simplement d’un changement de discours. Elle relève surtout d’un changement du système politique et partisan. La forme du parti est ainsi à remettre en question car « elle ne marche plus et ne permet pas cette appréciation politique des groupes populaires ». Repenser la vie politique et inventer de nouvelles formes de mobilisation : des démarches difficiles à mener, mais néanmoins nécessaires.