Lieux d’art et de mémoire

Jean-Claude Renard  • 22 juillet 2010 abonné·es

À deux encablures de Douai. Vingt ans après la fermeture des mines, le terril des Argales, à Rieulay, est un premier exemple de réappropriation du paysage. Le plus vaste terril (140 hectares) durant l’exploitation houillère a été remodelé en site naturel protégé, ouvert à la voile, à la randonnée et au VTT. Ces collines noires et crasseuses de jadis attirent aujourd’hui une faune et une flore oubliées.
Le site 11/19, avec ses terrils jumeaux, est un autre exemple de reconversion (11 pour le chevalement métallique et 19 pour la tour de concentration en béton, tous deux classés monuments historiques). Un lieu qui abrite maintenant le Centre de ressources du développement durable, le Centre de création et de développement d’éco-entreprises et le Centre permanent d’initiative pour l’environnement (« la Chaîne des terrils », œuvrant à la protection des espaces d’exploitation charbonnière). L’ancienne fosse abrite également la Scène nationale du bassin minier Nord-Pas-de-Calais.

Le Centre historique minier de Lewarde, installé sur l’ancienne fosse Delloye, se veut le plus important musée de la mine en France, là où un millier de mineurs pouvaient extraire jusqu’à 1 000 tonnes de charbon par jour. D’anciens mineurs guident les visiteurs, d’un bâtiment industriel à l’autre, entre « la salle des pendus » (désignant les bains-douches des mineurs qui suspendaient leurs affaires), la lampisterie, les bureaux, avant de descendre dans les entrailles de la terre pour une évocation du travail, son évolution, ses machines, ses ambiances (et ses boucans d’enfer). Lewarde propose aussi des expositions temporaires articulées autour de la vie quotidienne des mineurs, des luttes sociales, de l’énergie fossile [[Actuellement, Héros ou martyrs, identités,
conditions et statuts des mineurs, Centre historique minier, 59287 Lewarde. Jusqu’au 31 décembre www.chm-lewarde.com

Point d’orgue de cette réappropriation du paysage, d’une négociation entre le territoire et l’histoire, la création du Louvre-Lens, sur le site de l’ancien carreau de fosse n° 9. Un chapelet de bâtiments de verre et d’aluminium accueillera une partie des collections du Louvre, des œuvres relevant de tous les départements du musée parisien. Ouverture prévue fin 2012.

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