« Rentrée »
dans l’hebdo N° 1115 Acheter ce numéro
Alors, le dernier Houellebecq ? Il sort le 8 septembre. Comme pour d’autres romans poids lourds de la « rentrée littéraire », la date de sortie de la Carte et le territoire , chez Flammarion, a été décalée de quelques semaines par rapport au gros des troupes, lancées sur le champ de manœuvre dès le mois d’août. Ils sont 701 (dont 497 français, records battus) à participer à cette rentrée. Quelques-uns seront victorieux. La plupart vont au casse-pipe. Ces dernières années, les éditeurs avaient (légèrement) retenu leur cavalerie, les actes rejoignant les discours vertueux : on publiait moins en automne. Tout est déjà oublié. Ça fait marcher l’imprimerie, dira-t-on. Mais ce sont aussi beaucoup d’arbres qu’on abat. Et cela sans se soucier non plus de la librairie, qui, depuis plusieurs mois, traverse elle aussi une crise sérieuse…
Alors, le dernier Houellebecq ? On sent une certaine frustration dans les premiers commentaires, peut-être même des regrets : le sixième roman de l’auteur des Particules élémentaires ne comporte aucune provocation. Pas de scandale en vue pour alimenter la machine médiatique, alors que l’olibrius en était jusqu’alors prodigue. On en viendrait presque à lui en vouloir. Mais on n’ira pas jusque-là. On s’en tiendra au livre. On en parlera à peu près comme tout le monde (ça sent la prolifération d’éloges). Et on attendra qu’un scandale, enfin, jaillisse. Mais d’où ? Certainement pas de ces écrivains, parmi les meilleurs, que sont Philippe Forest, Antoine Volodine (qui publie trois livres d’un coup, Écrivains, au Seuil, et, sous les noms respectifs de Lutz Bassmann et Manuela Draeger, Les aigles puent chez Verdier et Onze Rêves de suie à l’Olivier), Jean Echenoz ( Des éclairs ) et Yves Ravey ( Enlèvement avec rançon ), tous deux chez Minuit, Chantal Thomas ( le Testament d’Olympe, au Seuil) et quelques autres encore, dont il sera question dans ces pages.
Mais alors, le dernier Houellebecq ?
Bof. (À suivre.)