Manifestation contre les retraites : dans le cortège du 7 septembre
Rencontrés au milieu de la manifestation parisienne du 7 septembre contre la réforme des retraites, Carlos, Delphine, Benoît, Sophie, Daniel et les autres expliquent à Politis.fr les raisons de leur mobilisation. Selon les premières estimations de la Préfecture de police et des syndicats, de 80 000 à 270 000 personnes ont défilé à Paris. Soit deux fois plus qu’en juin dernier.
A Paris, place de la République, tous les manifestants insistent sur leur détermination face à une réforme des retraites qui symbolise l’injustice. Et s’accordent pour souligner l’importante mobilisation contre le gouvernement. Mais cette journée d’action n’est qu’un début : « Cette manif’ peut permettre de construire un rapport de force, mais il faut un mouvement plus long, plus dur » , selon Michel, travailleur indépendant.
Tous les manifestants dénoncent une réforme injuste qui s’attaque aux salariés alors que les cotisations patronales sont épargnées. Les syndicats présentent un front uni face au gouvernement. « Cette journée ne suffira pas, mais on construit une dynamique depuis l’annonce de la réforme au mois de juin » , selon Daniel, syndiqué à SUD. « La forte mobilisation montre que les gens ne sont pas fatalistes. Mais bien qu’il y ait beaucoup de monde dans la rue, je pense qu’il devrait y en avoir plus » , estime Jean-Paul. « La manifestation peut faire changer les choses mais, si on ne fait rien, on laisse la porte ouverte à toutes les exagérations du gouvernement » , craint Gérard, jeune retraité.
D’autres témoignages recueillis dans le cortège parisien :
_ Du côté des jeunes, l’heure est également à la lutte. Elodie, jeune diplômée, est ingénieur à mi-temps en agronomie. « Le système par répartition doit être défendu. Je ne sais pas si une solution existe, mais il est toujours bien que beaucoup de monde descende dans la rue » , souligne la jeune femme. « Je ne sais pas ce que vont décider les organisations syndicales mais beaucoup de monde défile. Je ne vois pas comment le gouvernement va tenir » , analyse Hélène, militante à l’Unef. « Les jeunes sont les premiers concernés par la réforme des retraites , considère Mélina. Il n’y a pas encore un rapport de force suffisant, mais j’espère qu’une forte mobilisation se construira » .
Benoît, éducateur en crèche, est syndiqué à la CNT. « Ce mouvement s’oppose à toute la politique du gouvernement, et pas uniquement à la dernière réforme. Il faut construire un rapport de force car, face aux élites, la rue a plus de poids. Il faut que la base demande des assemblées générales. Seul un mouvement par en bas peut être crédible » . Selon les syndicats, 2,5 millions de personnes ont participé aux manifestations du 7 septembre dans toute la France, contre 2 millions le 24 juin dernier, d’après les mêmes sources.