Où va mon argent ?

Dans Moi, la finance et le développement durable, la réalisatrice, Jocelyne Lemaire Darnaud, est une ménagère devant sa table à repasser qui, un jour, est appelée par sa banque. On lui propose de placer de l’argent sur un livret « développement durable ». Développement de quoi ? Et durable pour qui ? « On n’a pas su me répondre , alors, j’ai pris ma caméra ! »

Et voilà Jocelyne partie à la rencontre de la plupart des fondateurs et acteurs, en France, de ce que les experts financiers nomment « l’investissement socialement responsable » . Défilent ainsi une série d’entretiens interrompus par des scènes de la vie quotidienne de ladite ménagère. Les financiers y apparaissent trop sérieux pour être crédibles, et Jocelyne les prend souvent en défaut, non sans humour, glissant quelques tours bluffants d’un magicien qui escamote l’argent, avant que celui-ci ne réapparaisse mystérieusement. On l’aura compris, un grand ménage est suggéré dans ce film où seules deux ONG, Amnesty International France, qui soutient le film, et Les Amis de la Terre, tirent leur épingle de ce jeu financier,
au fond pas très éthique. Car on y cherche surtout la rentabilité à tous crins. À quel prix ? La réponse ne viendra pas des dirigeants des grandes entreprises, les grands absents du film de cette réalisatrice qui s’était fait connaître en 2001 avec Paroles de Bibs, un documentaire sur les ouvriers de Michelin.