[ C’est facile, je ne vous laisse que jusqu’à demain matin ! ]

«### Toute la terre habitable a été de nos jours reconnue, relevée, partagée entre des nations. L’ère des terrains vagues, des territoires libres, des lieux qui ne sont à personne, donc l’ère de libre expansion, est close. Plus de roc qui ne porte un drapeau ; plus de vides sur la carte ; plus de région hors des douanes et hors des lois ; plus une tribu dont les affaires n’engendrent quelque dossier et ne dépendent, par les maléfices de l’écriture, de divers humanistes lointains dans leurs bureaux.»

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Samedi 9/10, Réponse : Si l’auteur de la citation (Valéry) a été trouvé très vite, on a séché sur la question subsidiaire …

L’actualité éditoriale de ce texte, c’est la parution récente d’un essai [^2]

qui emprunte son titre à l’auteur du Cimetière marin , concluant le paragraphe cité ici par ces mots (que je n’ai pas repris pour ne pas trop vous faciliter la tâche) : « Le temps du monde fini commence. »

Geneviève Azam, l’auteur du livre, cite ce passage de Valéry en exergue et s’interroge : pourquoi cet appel n’a-t-il pas été entendu ?

Parce que l’homo sapiens est une sale bête, chère Geneviève, et qu’il ira, j’en suis convaincu, au bout de son chemin de destruction …

Bien sûr, chroniqueuse à Politis (entre autres), économiste, enseignante à l’université de Toulouse, Geneviève Azam ne partage pas ce pessimisme — et son livre en témoigne, livre qui nous incite à emprunter d’autres voies, compatibles avec le respect de la biosphère et la survie, non seulement de l’espèce, mais de toute vie un peu élaborée …

Si vous voulez savoir comment elle propose d’aller « vers l’après-capitalisme » (mais plus largement, l’après-productivisme, car il est un « socialisme » aussi destructeur que ce qu’il prétend remplacer …), vous lirez cet essai très accessible, qui nous invite à « retrouver le commun » , à opposer le « bien vivre » au « toujours plus » (sans trop le dire, on tourne autour du concept de décroissance, qui n’a pas bonne presse …) Et dans le respect des droits de l’homme, ceux des peuples (notamment du sud, exploités jusqu’au trognon), mais aussi de la Terre — notre Pacha Mama , comme disent les Amérindiens …

Voili-voilà : nous avons quelques grandes dames, dans les équipes d’Attac.

La cadette de Susan George, Geneviève Azam, en est une.

[^2]: Geneviève Azam, le temps du monde fini, LLL, 222 p., 18 euros