Et pendant ce temps la maison brûle…
Le sommet de l’ONU sur le climat se tient cette année à Cancùn, au Mexique, du 29 novembre au 10 décembre. Après l’échec de Copenhague, il y a peu de chances pour que cette rencontre débouche sur un texte ambitieux. Le dérèglement climatique, pourtant, nécessite dès aujourd’hui des mesures urgentes.
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Le lapsus fréquent des officiels, des militants et des experts est instructif : « En décembre, à Copenhague… » Du 29 novembre au 10 décembre prochain, c’est à Cancún, au Mexique, que se tient le rendez-vous annuel de l’ONU sur le climat.
Mais, un an après le sommet historique de 2009 au Danemark, le choc de son échec s’impose encore dans les esprits, et probablement pour longtemps : alors que les émissions planétaires de CO2 ne donnent aucun signe d’inflexion et que le climat se dérègle plus vite que prévu, les 192 pays représentés avaient accouché d’un texte de très faible portée, sans commune mesure avec l’urgence et l’ampleur du défi.
Le syndrome de Copenhague, ou l’angoisse de « ne pas y arriver ». Alors Cancún fait profil bas. Pas d’effet de manches ni de mégamobilisations médiatisées. Gouvernements, institutions internationales, société civile : après « un accord ou le chaos » en 2009, le mot d’ordre subliminal est désormais « tout sauf une nouvelle claque ». L’objectif, à Cancún, sera d’arracher quelques avancées sectorielles – déforestation, aide financière aux pays pauvres, transfert de technologies propres. Ça serait au moins bon pour le moral.
Et c’est tout. Enterrée, l’ambition d’un consensus pour limiter le réchauffement à 2 °C, ou la signature d’un protocole global de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La priorité, sur la scène mondiale, c’est le désordre économique (comme s’il n’avait rien à voir avec la crise climatique…). Mais la panne, c’est aussi la défaite électorale de Barack Obama, qui met les États-Unis, pollueurs en chef de la planète, durablement aux abonnés absents des négociations internationales.
Cette contraction des ambitions découle aussi de l’égoïsme des autres puissants – Chine, Union européenne, Japon, etc. –, qui se regardent en chiens de faïence au sein de l’ONU. Pourtant, quoi d’autre que cette agora, certes boiteuse mais globale, pour arbitrer les intérêts face à ce problème planétaire ? Cancún, c’est un peu le retour de la politique de l’autruche. Et pendant ce temps, le climat se dérègle.
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