La planète carbone

Monica Lanzoni  • 18 novembre 2010 abonné·es

Le dioxyde de carbone, plus généralement dit CO2, est maintenant au cœur de tous les débats sur l’état de la planète. La perspective du prochain sommet sur le climat le 29 novembre à Cancún, au Mexique, est l’occasion pour le réalisateur Yves Billy, avec Mister Carbone , de faire le point sur le pouvoir invisible et omniprésent du CO2 en mesurant son emprise sur les activités humaines, tant dans l’industrie que dans les transports. Le protocole de Kyoto, en 1997, avait montré la nécessité de fixer une réduction des émissions de gaz carbonique, dont la concentration actuelle dans l’air est estimée à 390 ppm, avec une croissance de 3 ppm par an. À ce rythme, la concentration carbonique en 2050 sera de 520 ppm, soit une hausse de la température de 3,5 °C.

Lors de la conférence de Copenhague sur le changement climatique, en décembre 2009, qui avait réuni spécialistes, ministres de l’Environnement et des Affaires étrangères, et une poignée de chefs d’État, et avait été marquée par un renouveau de la contestation, l’objectif estimé réalisable, sinon nécessaire, était de ne pas dépasser les 2 °C de réchauffement global d’ici à 2050, ce qui correspondrait à une concentration du gaz carbonique dans l’air de 450 ppm. Un objectif qui se heurte évidemment aux intérêts économiques des plus grands distributeurs et consommateurs. Si l’Union européenne s’est engagée à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici à 2020, ce sont surtout la Chine et les États-Unis qui font le beau ou le mauvais temps en matière environnementale. Les discours de Barack Obama et de Wen Jiabao (photo), lors de la conférence, ont été insatisfaisants, le premier sollicitant seulement la création d’un mécanisme de contrôle d’un pays sur l’autre, qui aurait tout d’un contrôle politique mais rien d’écologiste.

Avec la crise économique mondiale, les émissions de CO2 ont stagné en 2009 (pour la première fois depuis vingt ans), mais la volonté de relancer la croissance économique, sans aucune modification du système, aura encore raison de l’exigence de trouver un accord international sur une réduction des émissions. Empruntant nombre d’images à la conférence de Copenhague, complétées par des analyses d’experts, voilà une piqûre de rappel inquiétante.

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