Une politique d’austérité sociale
Les suppressions de postes à Pôle emploi révèlent un programme qui revoit à la baisse l’ensemble de la protection sociale. Le gouvernement Fillon III le poursuivra sans états d’âme.
dans l’hebdo N° 1127 Acheter ce numéro
« Ce n’est pas une surprise en soi puisque cette suppression figure dans le projet de loi de finances pour 2011 » , a commenté Dominique-Jean Chertier, président du conseil d’administration de Pôle emploi, après la confirmation des 1 800 suppressions de postes à Pôle emploi pour réduire les déficits publics.
Nous avons là l’un des maillons d’une politique d’austérité sociale que Christine Lagarde et François Baroin, ministres de l’Économie et du Budget du gouvernement Fillon III, ont soutenue dans le projet de budget pour 2011. Si l’on ajoute que François Fillon est reconduit pour maintenir cette politique, l’avenir promet de nouveaux sacrifices sociaux.
Concernant l’emploi, la loi de finances affiche une stabilité à hauteur de 11,46 milliards d’euros, alors que la situation continue de se dégrader. Surtout, les prévisions de la politique de l’emploi pour 2012 et 2013 revoient à la baisse ce secteur, qui passera à 10 milliards puis à 9,2 milliards.
Le retour de Xavier Bertrand au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé s’inscrit dans ce contexte budgétaire, et ses déclarations, lundi, annonçant qu’il entend « mobiliser tous les moyens pour faire baisser le chômage » sont destinées à faire illusion. Et le même Bertrand voit déjà de nouvelles réformes se dessiner : « Après la réforme importante de l’hôpital, qu’il faut mener jusqu’au bout, nous avons une priorité, la médecine de ville, la médecine de proximité. »
Les nouvelles coupes dans le social imposeront surtout la rigueur pour le plus grand nombre et le maintien de cadeaux fiscaux pour les plus aisés. « Les moyens alloués aux politiques publiques doivent être amputés de 7 milliards d’euros au détriment de la satisfaction des besoins sociaux, du lien et de la cohésion sociale » , relève la CGT. Chargé de renouer le contact avec les syndicats, Xavier Bertrand aura bien du mal à faire avaler cette pilule budgétaire.