« Faites le mur » : Banksy a la belle ville
« Faites le mur » est le premier film de Banksy, célèbre artiste de rue.
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«Banksy, l’artiste le plus mystérieux », dit la publicité de Faites le mur , le premier long-métrage de l’un des rois du « street art ». Et pour cause : Banksy pratique son art dans la rue hors légalité, parfois même en prenant des risques qui seraient redoublés si son identité était repérée. Pour qui ne connaîtrait pas son œuvre (tags, graffitis, pochoirs…), Faites le mur est une excellente entrée en matière.
Où l’on découvre un talent de graphiste phénoménal, avec un sens de la situation, une alacrité poétique et critique, une ironie politique pertinente. Là, c’est une petite fille qui franchit le mur israélien, suspendue à des ballons ; ici, une poupée gonflable en forme de prisonnier de Guantanamo installée dans le parc de Disneyland ; ici encore, un rat qui déverse sur le trottoir une matière verte dangereuse.
Dans Faites le mur , Banksy ne dit rien de plus sur lui, mais se livre à une admirable démonstration par l’absurde de la manière dont fonctionne le marché de l’art, à travers le portrait d’un personnage improbable : Thierry Guetta. Le film en raconte le parcours totalement fortuit vers la consécration artistique et commerciale.
En lieu et place de la sempiternelle dénonciation de l’art contemporain, Faites le mur est une déconstruction amusante de ce que le jeu sur une réputation, un buzz, une opération intelligente de communication peuvent déclencher sur la valeur quasi « boursière » d’un pseudo-artiste. Mais on ne donne pas cher de l’œuvre de Guetta sur la durée. En revanche, la réussite de Banksy ne relève pas seulement de sa lucidité vis-à-vis des mécanismes du marché : le businessman se double d’un artiste fameux.