L’impossibilité de l’amour

« Hiver », de Zinnie Harris, met en scène un étrange huis clos familial.

Gilles Costaz  • 27 janvier 2011 abonné·es

Àla tête de la Comédie de l’Est, à Colmar, depuis 2008, Guy-Pierre Couleau poursuit là-bas le travail rigoureux et sans esbroufe qu’il menait auparavant avec sa compagnie indépendante. Fasciné par le théâtre anglo-saxon, il a mis en scène Hiver , de la Britannique Zinnie Harris, qui se joue actuellement à Paris. Étrange et belle pièce, aussi énigmatique que limpide ! Une mère et un enfant sont au cœur de l’action. Rien de plus simple qu’une mère et son enfant. Mais l’enfant est un garçon de remplacement, troqué pour prendre la place du vrai fils mort pendant la guerre.

Quand la guerre prend fin, le mari revenu du front et un mystérieux grand-père – est-ce le vrai ? Non, et l’on ne sait jamais tout à fait qui est qui – feront comme si l’enfant était bien leur descendance. Jusqu’à ce que la vérité brouille plus encore les lignes de cette histoire qui conte l’impossibilité de l’amour et de la compréhension entre les hommes.

Les éléments de décor sont limités à l’essentiel, le plateau est simplement traversé de quelques traits de lumière. Ainsi, la tragédie est jouée comme à bout portant – car tout se rassemble sur un espace étroit au sein du plateau – par Anne Le Guernec, déchirante dans le rôle de la mère, Philippe Cousin, troublant dans le rôle du mari, Philippe Mercier, qui dessine un grand-père fort complexe, et Pascal Durozier. Couleau travaille au couteau – couteau de peintre et non de boucher !

Culture
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