Le voile fait des ravages
Le débat ouvert il y a un an avec la présentation aux élections régionales dans le Vaucluse d’une candidate voilée n’est toujours pas tranché.
dans l’hebdo N° 1140 Acheter ce numéro
La question de la laïcité et du féminisme divise toujours le NPA. Le débat ouvert aux régionales avec la présentation d’une candidate voilée dans le Vaucluse devait être tranché en congrès. Trois positions s’affrontaient : le texte d’historiques de la LCR, défendant un féminisme sans concession, a reçu dans les congrès locaux le soutien de 55,4 % des militants ; celui du comité d’Avignon, privilégiant la lutte contre l’islamophobie, a recueilli 27,7 % des voix ; des Marseillais prônaient un engagement dans les quartiers populaires qui ne rejetterait pas les femmes voilées sous la forme de cinq motions qui ont reçu l’approbation de 33 % à 76 % des votants. Il en est résulté, samedi, une foire d’empoigne sur l’interprétation des résultats et un débat confus.
Si la possibilité pour les croyants de militer au NPA est reconnue par tous, le principal différend porte sur la possibilité pour une militante voilée d’être candidate et les conditions d’acceptation de sa candidature : une majorité simple du conseil politique national (CPN) ou un vote aux deux tiers ? La question n’ayant pu être tranchée, tous les militants seront à nouveau consultés lors d’une prochaine conférence nationale. Ce qui prolonge d’autant un débat ravageur.
Fin novembre, Ilham Moussaïd, la candidate voilée à l’origine de cette controverse, et une douzaine de ses camarades du « comité populaire » d’Avignon, mécontents du report du congrès qui annonçait déjà une prolongation de ce débat perçu par eux comme une « véritable chasse aux sorcières », ont démissionné. Ils viennent d’annoncer la création avec d’ex-membres du NPA d’une nouvelle « organisation politique anticapitaliste » baptisée « AJC REV », qui se prononce « Agissez, Rêvez ». Et envisagent de présenter des candidats aux cantonales dans la cité des papes et à Carpentras.