Changer de banque pour changer la banque
La crise de 2008 a mis en lumière le rôle néfaste des banques dans la dérive du système financier. De plus en plus de citoyens veulent confier leur argent à des établissements plus éthiques. Attention toutefois aux étiquettes trompeuses : notre classement vous aide à y voir clair.
dans l’hebdo N° 1144 Acheter ce numéro
Àquoi sert l’argent que nous déposons dans les banques ? Changer de banque est-il possible ? Et sur quels critères ? Existe-t-il un établissement financier idéal ? Beaucoup se posent ces questions après la mise en lumière des terrifiantes spéculations auxquelles s’adonnent les grandes banques, et de leur rôle néfaste dans la crise de 2008. Des questions relayées par l’appel d’Éric Cantona à retirer son argent, ou par l’appel à changer de banque du collectif « Sauvons les riches ! ».
C’est pour y répondre que Politis vous propose un classement de ces établissements, du plus éthique au plus toxique, fondé sur les données les plus récentes issues d’organisations non-gouvernementales. Oui, il existe des banques qui ne sont pas obsédées par la recherche du profit pour leur compte propre mais qui privilégient l’utilité sociale et environnementale de leurs investissements. On ne trouve donc pas en tête les champions français, tels Dexia ou BNP Paribas, qui figurent parmi les dix plus grosses entreprises mondiales du secteur. On y découvre plutôt deux modestes organismes, le Crédit coopératif et La Nef. Ces deux entreprises sociales proposent un autre modèle économique viable, différent de celui où règne en maître absolu le taux de rentabilité, quel qu’en soit le prix en nombre de chômeurs ou de pollutions. Bien qu’imparfaits, ces deux établissements démontrent qu’une banque peut trouver sa place au service du développement économique, des préoccupations écologiques et du progrès social, tout en demeurant rentable et en résistant aux crises financières.
L’utilité du service bancaire n’est donc pas mise en question. Reste que la quasi-totalité des banques spéculent allègrement, provoquant crises financières ou alimentaires et endettement, qu’elles sont trop souvent adeptes de l’évasion fiscale et des bonus extravagants versés à leurs dirigeants et traders.
Choisir une banque davantage éthique est donc nécessaire – et possible – mais pas suffisant. Une réforme globale du système demeure indispensable. Si le citoyen peut y contribuer concrètement en changeant de banque, aux politiques d’agir enfin pour changer les banques.
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