Justice en faillite : les professionnels se mobilisent
Environ 4 500 professionnels de la justice ont manifesté, mardi 29 mars à Paris, pour dénoncer le manque critique de moyens auxquels ils doivent faire face. Ils demandent un « plan d’urgence » et dénoncent les « effets d’annonce » du ministère.
Deux mois après le sursaut de colère des professionnels de la justice contre Nicolas Sarkozy qui demandait des « sanctions » suite au meurtre d’une jeune femme à Pornic (Loire-Atlantique), la justice est toujours en colère.
Administration pénitentiaire, services judiciaires, protection judiciaire de la jeunesse, magistrats, avocats : entre 2600 et 6000 professionnels de la justice (selon les sources) ont manifesté à Paris, mardi 29 mars, à l’appel de 26 organisations. Confrontés à un manque critique de moyens, tous se disent aujourd’hui incapables de faire face à l’inflation des actes de justice depuis une dizaine d’années.
Les représentants syndicaux ont été reçus à l’Assemblée nationale par l’UMP et le PS et par le président de la Commission des lois, Jean-Luc Warsmann. « Rien n’as été promis, mais il a dit qu’il irait demander une enveloppe de 120 millions d’euros pour la justice , rapporte Matthieu Bonduelle, porte-parole du Syndicat de la magistrature. Nous n’allons pas cracher dessus, mais c’est plutôt de 1 ou 2 milliards d’euros dont nous avons besoin aujourd’hui pour fonctionner normalement. »
Les 26 organisations mobilisées vont se réunir pour discuter des suites à donner à un mouvement «long et difficile» . Ils ont donné au gouvernement jusqu’au 8 avril pour annoncer un plan d’urgence.