La Libye, ou comment en sortir
La coalition cherche maintenant une issue à la crise libyenne, avant de tomber dans le piège de l’enlisement.
dans l’hebdo N° 1146 Acheter ce numéro
L’avancée des insurgés a été stoppée, lundi, par les forces de Mouammar Kadhafi, à quelques kilomètres à l’est de Syrte. Et le chemin risquait d’être long et périlleux avant une éventuelle entrée dans Tripoli, toujours aux mains du régime. La résistance opiniâtre des kadhafistes rendait plus difficile l’issue politique à la crise. La coalition internationale, dont les opérations sont désormais commandées par l’Otan, se réunissait mardi à Londres pour envisager les suites politiques, et probablement l’après-Kadhafi. La question est notamment celle de la fragile légitimité du Conseil national de transition.
Mais l’événement politique, mardi, est venu de Washington, où Barack Obama, après avoir rappelé dans un discours télévisé que sa décision d’intervenir avait « empêché un massacre » , a réaffirmé qu’il n’était pas question pour les États-Unis d’outrepasser le mandat de l’ONU pour chercher à renverser le dirigeant libyen. Le président américain répond ainsi à une opinion américaine qui ne veut pas d’un nouvel Irak ou d’un nouvel Afghanistan. Il est cependant évident que si l’opération a été, comme nous l’écrivions la semaine dernière [^2], un « moindre mal » – le 19 mars, nous étions alors à quelques heures de l’entrée programmée des chars de Kadhafi dans Tripoli –, elle devient problématique à mesure qu’elle se prolonge.
[^2]: À la suite de notre une et de l’édito de la semaine dernière, nous avons reçu un courrier abondant et contradictoire. Nous en publierons de larges extraits dans Politis jeudi prochain.