Les enseignants inquiets après la réouverture du lycée français de Tokyo
Nicolas Sarkozy a voulu apaiser les critiques sur les recommandations émises par l’ambassade de France au Japon. Mais deux syndicats d’enseignants se disent « extrêmement préoccupés » par la réouverture du lycée français de Tokyo ce lundi matin, trois semaines après le séisme.
Dès la première explosion à la centrale nucléaire de Fukushima, à 240 km au nord de Tokyo, l’ambassade de France avait conseillé aux ressortissants français qui le pouvaient de quitter la mégapole pour rejoindre le sud de l’archipel. Ces recommandations avaient suscité des critiques au Japon: des « abandons de postes » dans des enseignes de luxe ou des banques françaises avaient été relayés dans la presse nippone, avec la crainte d’un dérèglement de l’économie locale en conséquence de la réaction française, jugée disproportionnée. Nicolas Sarkozy a voulu apaiser ces critiques avec une visite de quelques heures à Tokyo, jeudi 31 mars. Une première pour un chef d’État étranger depuis le cataclysme. Durant cette visite, le président français a annoncé la réouverture du lycée français de la capitale japonaise, après un examen approfondi des installations et la mise en place d’un abri anti-radiations.
L’image de la France au Japon est sauve mais la communauté éducative française de Tokyo n’est pas rassurée pour autant : vendredi, **le SNUipp et le Snes FSU, deux syndicats d’enseignants, se disaient « extrêmement préoccupés des risques encourus », regrettant que les *« solutions alternatives qui permettraient d’attendre la sécurisation des réacteurs » aient été « rejetées, car jugées trop coûteuses » .
Les deux syndicats défendaient aussi la possibilité de faire valoir leur droit de retrait pour le personnel, une option rejetée par l’administration du lycée. Pourtant, « Les raisons qui avaient conduit à la fermeture de l’établissement et au départ d’une grande partie des élèves et des personnels demeurent et la situation nucléaire de Fukushima se détériore » , pointe le communiqué.
À Fukushima, la situation reste effectivement très inquiétante. Selon l’agence de presse Jiji, la société Tepco va rejeter dans la mer 11 500 tonnes d’eau radioactive qui s’est accumulée dans les installations accidentées.
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