Carla Bruni-Sarkozy enceinte: la procréation politiquement assistée est confirmée

Claude-Marie Vadrot  • 12 mai 2011
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C’est bien joli de guetter patiemment les soubresauts postaux du NPA, du Machin de gauche, des fédérations d’écolos solidaires qui tiennent congrès dans de vieilles cabines de France Télécom sans téléphone ; cela occupe d’observer à la loupe les décroissants donc le nombre va pas croissant, les Verts tendance trop Joly pour être honnête ou d’autres Verts dont les guerres picrocholines ne font des victimes que dans les salons ; cela amuse un temps de scruter des états d’âme des hiérarques du PS qui se trompent de voiture ou de siècle et ont manifestement besoin d’un soutien psychologique; cela peut faire sourire de lire les avis de décès des derniers communistes ou encore de suivre à la trace les grands loups bien nourris de la droite qui nous amusent en faisant semblant de se déchirer pour mieux croquer les Chaperons rouges et les grands mères.

Toutes ces péripéties peuvent amuser un peu et un temps, mais hélas ces diversions accessoires et superfétatoires masquent l’information essentielle qui commence à sourdre des gazettes spécialistes dans le tricot haut de gamme : Carla, dite Bruni-Sarkozy, a un polichinelle dans le tiroir, comme on disait quand j’étais jeune et que je fréquentais des bandes de blousons noirs dans les fortifs aujourd’hui remplacées par le périf.

Oui, je sais, pas nous, pas Politis, pas ça, pas la vie privée, pas les pipoles. Oui, je sais, en plus cette expression est un très vulgaire et pourrait être taxée de misogynie.

Mais la vulgarité n’est elle pas dans l’arrivée prochaine d’un enfant du couple royal qui bercera la campagne électorale à partir de la fin de l’automne. La politique spectacle poussée à son paroxysme. J’imagine déjà les pages de Closer , de Voici, de VSD , de France-Soir , du Parisien . Sans oublier l’incontournable Paris-Match : le poids de mots, le choc des photos ; y compris celle d’Aurélien le fils de dix ans dont le père est Raphaël Einthoven que l’on dit philosophe. Successeur de son père éditeur, de Louis Bertignac, de Mick Jagger, Charles Berling, Vincent Perez, Arno Klarsfeld et Laurent Fabius. Pardon pour le désordre chronologique et pour ceux que j’oublie, je n’ai pas la mémoire des noms et des dates. J’imagine donc, les photos volées-données, la surcharge de travail de paparazzi, la romance contenue, le buzz colonisant la toile et les commentaires attendris et respectueux sur un  » couple moderne « : une naissance, c’est sacré, merde ! Ca va décoiffer !

Ségala nous avait déjà expliqué, après avoir conseillé plusieurs présidents, qu’il était « un fils de pub » : nous est désormais annoncé de façon subliminale, dissimulé par une écharpe et des silences, distillé de demi-confidences en allusions, un fils ou une fille de com’ à vocation électorale. Une première depuis le début des heures glorieuses de la royauté dite républicaine. Car cet enfant, il est quand même permis de songer qu’il n’a pas été conçu par hasard ou dans un instant de distraction, entre deux visites d’usine. Je crains, quelles que soient les dénégations éventuelles, indignées et scandalisées du père et de la mère, que lorsque l’enfant paraîtra, il fasse partie intégrante et volontaire du combat de la dernière chance. D’un plan com’. Comme ces enfants-médicaments que les parlementaires de la majorité voudraient interdire au nom de leur morale.

Le premier enfant de la com’ politique aurait donc été conçu à l’Elysée. Preuve, comme le disait le Sapeur Camenbert repris en son temps par le président Georges Pompidou que lorsque les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites…

Vous venez donc de lire la première et probablement la dernière chronique pipole de Politis. ..

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