Les réformes de la victoire
Après le 10 mai, on a vu très vite le passage aux 39 heures, la libéralisation des ondes, le remboursement de l’IVG et bien sûr l’abolition de la peine de mort…
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La victoire de la gauche, le 10 mai 1981, s’est traduite par une intense activité réformatrice jusqu’au tournant libéral de mars 1983. Nommé le 22 mai, le gouvernement
de Pierre Mauroy décide une augmentation
de 10 % du Smic et des principales prestations sociales. Début 1982, il ramène la durée du travail à 39 heures
et généralise la cinquième semaine de congés payés, instaure la retraite à 60 ans et le chèque-vacances.
Les lois Auroux (juillet-décembre 1982) reconnaissent le droit à l’expression des salariés dans les entreprises de plus de 200 salariés, accroissent le rôle économique du comité d’entreprise, majorent le crédit d’heures des délégués syndicaux, rendent obligatoire la négociation collective et renforcent les pouvoirs des comités d’hygiène et de sécurité. En matière de logement, la loi Quilliot (juin 1982) modifie profondément les rapports entre propriétaires et locataires. Adopté aussi, le remboursement de l’IVG par la Sécurité sociale (décembre 1982).
Dans l’économie, le gouvernement procède à la nationalisation (début 1982) de trente-six banques françaises, des compagnies financières de Paribas
et de Suez, et de cinq groupes industriels (CGE, Saint-Gobain, PUK, Rhône-Poulenc, Thomson-Brandt) ; il crée aussi un impôt
sur la fortune. Après avoir adopté la loi
sur le prix unique du livre (juillet 1981), il libère
les ondes, permettant l’essor des radios libres (juillet 1982).
Réforme symbole d’une nouvelle approche des libertés publiques, la peine de mort est abolie en septembre 1981 (il restait sept condamnés à mort dans les prisons françaises après la grâce accordée à l’un d’eux par François Mitterrand, le 26 mai). Supprimés aussi la loi anticasseurs (décembre 1981), les tribunaux permanents des forces armés (juin 1982), la loi sécurité et liberté et le dernier « délit d’homosexualité » (juillet 1982). Près de 150 000 immigrés clandestins obtiennent une carte de séjour, dont la durée est portée à 10 ans, à l’issue de la (première) régularisation lancée dès l’été 1981 ; le droit d’association est reconnu aux étrangers séjournant en France.
Enfin, la loi de décentralisation (mars 1982) façonne un nouveau paysage institutionnel. Elle est complétée par une réforme de la loi électorale qui permet une représentation de l’opposition dans les conseils municipaux.