Un austère G8

Les chefs d’État et de gouvernement les plus puissants du G8 éviteront d’aborder le sombre bilan de leurs choix économiques.

Thierry Brun  • 26 mai 2011 abonné·es

C’est une habitude. Le G8 est un groupe informel des pays les plus riches [^2] qui fait couler beaucoup d’encre lors de son sommet annuel, et mobilise toujours les mouvements altermondialistes contre lui. Notamment parce que les chefs d’État et de gouvernement y décident des orientations politiques pour la planète. Le sommet de Deauville des 26 et 27 mai ne déroge pas à la règle, la présidence française l’ayant pompeusement nommé : « Nouveau monde, nouvelles idées ».

Le calendrier du « nouveau monde » a cependant été bouleversé, et la tonalité sociale et environnementale promise par Nicolas Sarkozy, qui préside le G8 et le G20 (qui aura lieu à Cannes en novembre), a été reléguée aux oubliettes. Dominent dans l’agenda le nucléaire après la catastrophe de Fukushima au Japon, les mouvements dans les pays arabes, le « partenariat avec l’Afrique », la direction générale du Fonds monétaire international (FMI) et le thème traditionnel de la sécurité, avec « les mêmes objectifs : imposer les intérêts des plus riches, des grands détenteurs de capitaux, de l’industrie financière et bancaire » , dénonce l’association altermondialiste Attac France.
Ainsi, les engagements du G8 « en matière de santé et de sécurité alimentaire » , présentés en mai, ont été accueillis par un feu nourri de critiques de la part des ONG de solidarité internationales, déplorant une « manipulation des chiffres   » (Oxfam France), et les « manquements des État du G8 à leurs engagements » , selon l’Action mondiale contre la pauvreté et Coordination SUD, qui rassemble les ONG françaises de solidarité internationale.

Il n’y a donc pas de « nouvelles idées » à attendre les 26 et 27 mai, si ce n’est la poursuite des plans d’austérité. Et c’est bien ce qui est inquiétant.

[^2]: Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie. L’Union européenne est associée à ce groupe, qui représente 15 % de la population mondiale, 65 % du PIB mondial et les deux tiers du commerce international.

Politique
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