Vivement Domi !

Adoncques : Dominique Strauss-Kahn a été pris (en photo) la main dans le pot de confiture jusqu’au triceps, en train de monter dans une Porsche. Qui n’était pas n’importe quelle Porsche, mais celle d’un pote à lui, Ramzi Khiroun. Qui n’est pas n’importe quel pote, mais, dit-on, l’un de ses préférés conseillers en communication – en même temps (vois comme ça se trouve) que le « porte-parole du groupe Lagardère »  [^2] : c’est à ce dernier titre, narra récemment le Monde ^3, que cet entregenté ami serait il y a peu intervenu auprès de la direction de Paris Match pour « empêcher la publication » d’un article sur un certain Alexandre Djouhri, qui serait à la fois « intermédiaire sur les marchés internationaux de l’eau, des déchets et du pétrole » et « l’un des hommes influents du moment » , tout aussi bien auprès, si j’ai bien compris, de Serge Dassault et de Dominique de Villepin que de « proches de Dominique Strauss-Kahn » et de Claude Guéant, scusez du peu.

Interrogé, dans le Journal du dimanche  [^4], sur le point de savoir si « la Porsche est une “bêtise”, comme le dit Benoît Hamon » , ou si tout le truc ne relèverait pas plutôt de quelque chose comme, disons, un défaut d’attention, le « strauss-kahnien » député de Paris Jean-Christophe Cambadélis (rires) répond que ce n’est franchement pas très « grave de monter dans la Porsche d’un ami » , mais que, tout de même, « c’est une faute d’attention quand on sait que Nicolas Sarkozy et l’UMP ont de puissants relais pour dénigrer leurs adversaires » , et risquent de ne pas se gêner pour moquer [^5] un DSK « candidat des riches » – alors que, dans la vraie vie, jure son fidèle Camba (rires), Domi n’est pas du tout comme ça : dans la vraie vie, Domi se sent aussi « bien avec des décideurs » qu’avec « des gens du peuple comme à Sarcelles » .

En clair : DSK devrait faire plus et mieux gaffe, ces temps-ci, à ne pas trop trahir qu’il a de nantis copains tout disposés à lui mettre à disposition de luxueux moyens de transport, et qui ont, cerise on the gâteau, suffisamment d’entregent pour décider, semble-t-il, de ce qui se publiera – ou pas – dans les magazines du groupe Lagardère.

Car, en effet, si cela venait à trop se savoir, cela risquerait de faire pouffer le public vers qui les amis de DSK vont proclamant que Domi, si qu’on votait l’an prochain pour lui, nous changerait agréablement du pénible Sarkozy, qui emprunta sans vergogne les luxueux moyens de transport – prête-moi ton yacht, Buddy – de Bolloré, patron de presse.

[^2]: Le Journal du dimanche , 8 mai 2011.

[^4]: Propriété du même groupe Lagardère, dont Ramzi Khiroun est le porte-parole : osez dire après cela, mâme Dupont, que le monde n’est pas touuut petit ?

[^5]: Tel l’hôpital raillant la charité.