50 ans d’engagement
dans l’hebdo N° 1155 Acheter ce numéro
Être militant aujourd’hui à Amnesty International (AI), ça consiste en quoi ? Du petit coup de pouce à l’engagement sur le long terme, le mouvement, créé en 1961 par l’avocat anglais Peter Benenson pour défendre les droits humains, propose plusieurs formes de militantisme. En France, ce sont 20 000 membres qui se mobilisent chaque jour pour dénoncer des situations aussi diverses que le non-respect de la liberté d’expression ou les mauvaises conditions de travail.
Dans cette organisation apolitique – un choix parfois vu comme un manque d’engagement –, 400 groupes sensibilisent le grand public, collectent des soutiens ou projettent des films engagés. Le militant peut aussi rejoindre les 250 bénévoles du siège de Paris, en se spécialisant sur un pays ou une thématique. Ces volontaires travaillent sur le fond, quand les vingt salariés d’Amnesty France travaillent sur la forme. Ce qui n’est pas sans « poser des soucis sur les questions de périmètre de chacun » , concède la directrice action d’AI France, Lisa Tassi.
À plus petite échelle, signer les pétitions mises en ligne sur le site pour, par exemple, libérer des prisonniers politiques est une autre forme de militantisme à la façon Amnesty. Ainsi, chaque année, l’organisation répertorie via son « Marathon des signatures » douze cas de violation des droits humains particulièrement injustes. « Beaucoup de demandes de libération restent lettres mortes actuellement, analyse Lisa Tassi, mais on ne perd pas espoir. » Dernière victoire en date : la libération du journaliste et citoyen militant Chekib el Khiari le 14 avril dernier, après la grâce accordée à 190 détenus par le roi du Maroc, Mohamed VI.
À l’avenir, l’équipe d’AI France souhaiterait développer sa présence auprès des jeunes adultes grâce aux « Antennes jeunes » implantées pour l’heure dans 25 universités hexagonales. « Il faut privilégier le face-à-face et non le simple engagement par le “clic” , estime Lisa Tassi. On ne basculera jamais dans une totale sensibilisation sur Internet. »