Athènes et Madrid, capitales de la contestation
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À Madrid, les manifestants, plus nombreux que jamais, scandaient dimanche soir : « Ça suffit ! Ils ne nous feront pas taire ! », « Gagner 600 euros par mois, c’est du terrorisme ! » Quelques heures auparavant, ils avaient afflué vers le village alternatif de la Puerta del Sol. Samedi, pendant une partie de la journée, le mouvement s’était décentralisé dans les quartiers pour des assemblées qui ont réuni plusieurs milliers de personnes. Plutôt que de maintenir le campement en permanence, les contestataires de la capitale espagnole envisageaient de se fixer un rendez-vous hebdomadaire.
Pour leur part, les Athéniens ont encore afflué par milliers, dimanche soir, sur la place Syntagma, devant le Parlement grec. Cela, au cinquième jour d’une mobilisation qui ne faiblit pas contre l’austérité. Même la police avouait 20 000 personnes rassemblées par les appels via les réseaux sociaux pour une « vraie démocratie ». « La plus grande violence est la pauvreté ! », proclamait une banderole disposée devant la tombe du soldat inconnu. Les manifestants ont fait résonner casseroles et autres ustensiles. Mais c’est un autre slogan qui revenait le plus souvent à l’adresse de la classe politique et des élites financières : « Voleurs ! » Cette protestation très unitaire rompt avec une certaine tradition politique grecque de rivalités partisanes entre partis et groupuscules.
Pendant ce temps-là, à Berlin, la « troïka » composée de la Banque centrale européenne, du FMI et de la Commission européenne s’apprêtait à rendre ses « conclusions ». Il s’agit d’évaluer les efforts des Grecs. Comme un garnement puni, le peuple grec, victime de ses dirigeants, recevra ou pas la prochaine tranche d’aide au pays. Vous avez dit « voleurs » ?