Aubry, c’est parti !
La primaire socialiste est lancée. Cinq candidats au moins en lice, dont Martine Aubry et François Hollande.
dans l’hebdo N° 1159 Acheter ce numéro
Elle a respecté le calendrier jusqu’au bout. Mais pas plus. En dévoilant ses intentions, depuis Lille, au premier jour du dépôt officiel des candidatures, Martine Aubry a donné mardi le top départ de la primaire du PS. Décor et tenue présidentiels, la Première secrétaire du PS s’est présentée seule face à l’écran, confiante dans les soutiens qui, nombreux, s’étaient déjà prononcés en sa faveur depuis une dizaine de jours. Ses proches de toujours, François Lamy et Marylise Lebranchu, mais aussi Laurent Fabius et Guillaume Bachelay, le coordinateur du projet du PS, Élisabeth Guigou, qui était aussi une proche de François Hollande, Christian Paul, un ancien complice d’Arnaud Montebourg qui anime le laboratoire des idées du PS, Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, en attendant Bertrand Delanoë…
Parmi ses ralliements, les plus remarqués ont assurément été ceux des strauss-kahniens : Jean-Christophe Cambadélis, le premier, a estimé que Martine Aubry est « la plus à même de préparer un grand mouvement populaire dans le pays, un arc majoritaire qui rassemble les démocrates, les écologistes et les socialistes » , l’allusion aux « démocrates » visant le MoDem. Puis ce fut le tour du député-maire de Grenoble, Michel Destot, des élus maires de grandes villes et des rocardiens strauss-kahniens membres du groupe « Inventer à gauche », qui ont rappelé leurs « priorités politiques » : « Construction d’une gouvernance européenne, équilibre entre une économie performante, des déficits limités, une fiscalité plus juste, une société plus solidaire. »
En rassemblant derrière elle aussi bien Benoît Hamon et la gauche du PS, qui la soutiennent de longue date, que la majeure partie des strauss-kahniens – Pierre Moscovici et son club « Besoin de gauche » hésitent encore –, Martine Aubry ratisse large. Bien plus que ne peuvent le faire ses principaux adversaires. François Hollande, son prédécesseur à la tête du PS, qui faisait figure de favori depuis l’élimination de DSK, ou Ségolène Royal, qui a éprouvé dimanche le besoin de relancer sa candidature. Mais également Arnaud Montebourg, héraut de la « démondialisation », ou Manuel Valls. Ces deux quadras assurent qu’ils disposeront des parrainages pour se présenter. Condition plus difficile à remplir pour quatre autres candidats moins connus : Daniel Le Scornet, ancien président des Mutuelles de France, Christian Pierret, maire de Saint-Dié (Vosges), Anne Mansouret, vice-présidente du conseil général de l’Eure, et Will Maël Nyamat, un militant de la section PS de Londres.