Dette grecque : la démocratie spoliée

Le FMI et l’Union européenne exigent de la Grèce un nouveau plan d’austérité et de privatisations. Une peine injuste pour une population appauvrie par la corruption politique et la spéculation financière. Pourtant, d’autres pistes existent pour sortir de la crise sans pénaliser le peuple.

Denis Sieffert  • 23 juin 2011
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Dette grecque : la démocratie spoliée
© Photo : AFP / Gouliamaki

Rarement le chantage néolibéral aura été aussi cynique. Pour accorder la cinquième tranche du prêt d’un montant de 12 milliards d’euros, le Fonds monétaire international et l’Union européenne exigent de la Grèce un nouveau plan d’austérité et de privatisations drastique. Ce ne sont pas seulement des « économies » qui sont demandées au pays, mais la vente au secteur privé des infrastructures et services publics. C’est la dépossession du bien public et la promesse, demain, de profits sur l’école, la santé, et jusqu’à l’exploitation de l’espace public, notamment sur le littoral. Des profits que feront banques et financiers, dont beaucoup sont précisément à l’origine de la dette. Ainsi, dans ce monumental tour de passe-passe, l’argent reviendra à l’argent. Et c’est le peuple, qui ne porte aucune responsabilité dans l’endettement massif né de la période des Colonels, qui est dépouillé.


Le subterfuge dans cette affaire consiste à répandre la fable d’une coresponsabilité du banquier et du salarié, du spéculateur et du chômeur. C’est au salarié et au chômeur que le gouvernement de M. Papandréou, réduit à l’état de courroie de transmission du FMI et de l’UE, dit : « Vous avez vécu au-dessus de vos moyens, vous devez rembourser. » On assiste en vérité, via le FMI et l’UE, à une entreprise de « redistribution » à l’envers, au profit des banques. Non seulement le peuple est spolié, mais sa souveraineté, toute théorique, est méprisée. Un diktat venu d’instances internationales s’impose à lui. C’est aussi, et peut-être avant tout, le problème de la démocratie qui est posé dans le pays qui en fut le berceau. Nous revenons dans ce dossier sur les origines de la dette grecque. Nous détaillons les mesures antisociales qui sont prises par le gouvernement du Pasok (socialiste). Et nous ouvrons d’autres pistes offrant des solutions qui ne soumettraient pas le peuple grec à une « double peine » qui lui fait payer le poids d’une corruption dont il a déjà été la première victime.


Illustration - Dette grecque : la démocratie spoliée

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