Éducation sexuelle aléatoire

Bien que prévu par la loi, cet enseignement n’est pas suffisamment assuré par manque de moyens, alors que les jeunes sont très demandeurs.

Lucie Legeay  • 16 juin 2011 abonné·es

L’éducation sexuelle à l’école est obligatoire depuis 2001. «  Trois séances annuelles et par groupes d’âge homogènes  », précise le code de l’éducation concerné. Sauf que l’organisation et le financement des cours demeurent aléatoires et que le suivi fait défaut, dénonce le rapport 2010 de l’Inspection générale des affaires sociales.


Les cours d’éducation sexuelle consistent en des discussions en petits groupes environ deux heures par an. Dès la maternelle, les enfants sont sensibilisés au respect de soi, des autres et du corps. Progressivement, des thèmes comme la puberté ou les sentiments sont abordés puis, pour les lycéens, la gestion des risques et la prévention des infections sexuellement transmissibles. « Il existe une réelle disparité entre les départements : certains élèves sont bien suivis tandis que d’autres ne voient pratiquement jamais de personnel de santé », déplore Béatrice Tajant, infirmière scolaire dans l’Essonne et membre du syndicat Snies-Unsa. 
Une dimension ludique est apportée via des outils comme le théâtre interactif ou le « photo-langage », qui consiste à faire commenter des photos autour de thèmes précis. 


Face au chiffre élevé d’interruptions volontaires de grossesse de mineures et la recrudescence de maladies sexuellement transmissibles, la sensibilisation est « primordiale, et les jeunes sont très demandeurs, insiste Béatrice Tajant. Nous ressentons chez eux un vrai besoin de s’exprimer sur leur sexualité. Ces cours permettent également de repérer des problèmes. Nous travaillons en réseaux avec des assistantes sociales et des médecins. »


Mais les emplois du temps des élèves sont surchargés et les personnels formés pour ces cours en sous-effectif permanent. « Résultat, déplore cette infirmière, on prive les infirmiers scolaires de formation et on charge les profs d’assurer également les cours d’éducation sexuelle.   »


Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

« Aujourd’hui, le nouveau front, c’est d’aller faire communauté dans les territoires RN »
Entretien 22 novembre 2024 abonné·es

« Aujourd’hui, le nouveau front, c’est d’aller faire communauté dans les territoires RN »

Auteur de La Colère des quartiers populaires, le directeur de recherches au CNRS, Julien Talpin, revient sur la manière dont les habitants des quartiers populaires, et notamment de Roubaix, s’organisent, s’allient ou se confrontent à la gauche.
Par Hugo Boursier
Les personnes LGBT+, premières victimes de violences sexuelles
Étude 21 novembre 2024 abonné·es

Les personnes LGBT+, premières victimes de violences sexuelles

Une enquête de l’Inserm montre que de plus en plus de personnes s’éloignent de la norme hétérosexuelle, mais que les personnes LGBT+ sont surexposées aux violences sexuelles et que la transidentité est mal acceptée socialement.
Par Thomas Lefèvre
La santé, c’est (avant tout) celle des hommes !
Santé 21 novembre 2024 abonné·es

La santé, c’est (avant tout) celle des hommes !

Les stéréotypes sexistes, encore profondément ancrés dans la recherche et la pratique médicales, entraînent de mauvaises prises en charge et des retards de diagnostic. Les spécificités féminines sont trop souvent ignorées dans les essais cliniques, et les symptômes douloureux banalisés.
Par Thomas Lefèvre
La Confédération paysanne, au four et au moulin
Syndicat 19 novembre 2024 abonné·es

La Confédération paysanne, au four et au moulin

L’appel à la mobilisation nationale du 18 novembre lancé par la FNSEA contre le traité UE/Mercosur laisse l’impression d’une unité syndicale, qui n’est que de façade. La Confédération paysanne tente de tirer son épingle du jeu, par ses positionnements et ses actions.
Par Vanina Delmas