Naples : les ordures contre la gauche

Politis  • 30 juin 2011
Partager :

Le nouveau maire de Naples, Luigi De Magistris, élu très largement il y a un mois à la tête d’une liste de gauche de la gauche, est en proie à une attaque frontale sur l’épineuse question des ordures de la part de la mafia locale, la camorra. Objet d’un trafic depuis des années et de promesses jamais tenues de la part du Silvio Berlusconi au cours des campagnes électorales successives, les ordures ménagères ne sont plus ramassées, ou seulement épisodiquement, depuis des mois, voire des années, dans la capitale du sud de l’Italie, et envahissent les rues par plus de 30 °C…

L’enjeu est de taille pour la nouvelle municipalité, qui a fait de l’environnement un de ses principaux engagements. Or, depuis quelques jours, en réaction aux résultats de la dernière élection, la camorra, aidée sans doute de certains militants de droite, ne se prive pas de déverser davantage d’ordures pour bloquer les rues, d’attaquer les équipes des services municipaux, mais aussi les volontaires des associations écologistes les plus radicales et engagées. Surtout, ils incendient également certaines montagnes de détritus, ce qui provoque une pollution encore plus grande, avec moult dioxine, et nécessite ensuite l’intervention d’équipes spécialisées.

Le nouveau maire, ancien juge ayant fait ses armes contre la corruption politique en Calabre, qui connaît bien les méthodes mafieuses, a déposé plainte, et trois enquêtes ont été ouvertes. Toutefois, il a aussi demandé à l’État, via l’armée, d’intervenir, au nom de l’urgence. Une demande à laquelle Berlusconi et ses ministres n’ont pas l’air pressés de répondre. Pour le quotidien de la gauche critique italienne Il Manifesto  : « Il s’agit bien de mettre en difficulté la nouvelle municipalité. Et ce qui se passe à Naples préfigure peut-être ce qui se passerait si la gauche revenait au pouvoir en Italie »

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

La Brigade rouge : un poing c’est tout !
Portfolio 20 novembre 2024 abonné·es

La Brigade rouge : un poing c’est tout !

Pour pallier les carences et manquements de l’État indien, l’ONG la Brigade rouge s’est donné pour mission de protéger et d’accompagner les femmes qui ont été victimes de viol ou de violences sexistes et sexuelles. Reportage photo.
Par Franck Renoir
À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Koupiansk, en Ukraine, « il ne reste que les vieux et les fous »

Avec les rapides avancées russes sur le front, la ville de Koupiansk, occupée en 2022, est désormais à 2,5 km du front. Les habitants ont été invités à évacuer depuis la mi-octobre. Malgré les bombardements, certains ne souhaitent pas partir, ou ne s’y résolvent pas encore.
Par Pauline Migevant
À Valence, un désastre climatique et politique
Reportage 20 novembre 2024 abonné·es

À Valence, un désastre climatique et politique

Après les terribles inondations qui ont frappé la région valencienne, les réactions tardives du gouvernement de Carlos Mazón ont suscité la colère des habitants et des réactions opportunistes de l’extrême droite. Pour se relever, la population mise sur la solidarité.
Par Pablo Castaño
Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle
Analyse 13 novembre 2024 abonné·es

Pourquoi les Démocrates ont perdu l’élection présidentielle

Après la défaite de Kamala Harris, les voix critiques de son parti pointent son « progressisme », l’absence de considération des classes populaires et le coût de la vie aux États-Unis. Les positions centristes de la candidate pour convaincre les électeurs indécis n’ont pas suffi.
Par Edward Maille