Israël, l’aveuglement
Alors que les révolutions arabes font souffler un vent de liberté, la politique d’Israël se durçit. Faute d’alternative, la société israélienne semble de plus en plus autiste. Heureusement, de jeunes militants israéliens et palestiniens veulent vraiment la paix.
dans l’hebdo N° 1162 Acheter ce numéro
«Le monde bouge, pas Israël» . C’est ce que nous écrivions récemment. Comme en témoigne le reportage de Dominique Vidal et Michel Warschawski, la formule est toujours d’actualité : malgré les révolutions arabes, malgré l’offensive diplomatique de l’Autorité palestinienne pour la reconnaissance d’un État, en septembre à l’ONU, malgré la dégradation de l’image d’Israël dans l’opinion internationale, l’alliance d’extrême droite au pouvoir campe sur ses positions. Ou, plus exactement, n’en finit pas d’essayer de gagner du temps pour étendre une entreprise coloniale à laquelle elle n’a jamais renoncé. Israël est aveugle à la marche du monde. Israël s’enferme dans une logique d’affrontement. Israël s’isole. Et, à moyen terme, Israël marche à sa perte.
Pourtant, si le constat est exact pour les dirigeants militaro-politiques et, hélas, pour une large partie des élites intellectuelles, il n’est pas juste pour certaines franges de la société. Comme le souligne l’article de Michel Warschawski (p. 24). La confirmation de ce mouvement encore minoritaire est venue le 15 juillet avec la manifestation « pour l’indépendance de la Palestine », qui a réuni plusieurs milliers de personnes à Jérusalem-Est, de la porte de Jaffa de la vieille ville au quartier arabe de Sheikh Jarrah, théâtre d’une politique d’expulsion des familles palestiniennes au profit des colons juifs. La manifestation, qui mêlait Israéliens et Palestiniens, en appelait à la solidarité à l’approche de la demande d’adhésion d’un État palestinien à l’ONU. Lueur d’espoir.
Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.
Faire Un Don