La VIe République ?
dans l’hebdo N° 1163-1165 Acheter ce numéro
Côté bilan, malgré quelques désaccords, les réformes allaient bon train. Au cours de deux premiers mois, la Présidente signa une série de décrets : augmentation du Smic, retour du droit au départ à la retraite à 60 ans, à taux plein ; interdiction des licenciements boursiers ; création d’un salaire maximum plafonné à vingt fois le Smic ; augmentation des taxes sur les bénéfices des grandes entreprises ; instauration d’une taxe Tobin et de taxes compensant les distorsions fiscales, salariales et environnementales avec nos partenaires commerciaux ; un décret obligeant les communes à respecter le seuil de 20 % de logements sociaux avait également été pris. On interdit formellement la culture des OGM, et la commercialisation dans le pays de produits à base d’OGM. Enfin, on recréa les postes d’enseignants supprimés par Sarkozy, de sorte que la rentrée scolaire fût plutôt réussie.
Cette politique du décret, fortement critiquée par la droite, avait été décidée pour marquer rapidement les esprits, mais aussi pour permettre à l’Assemblée élue en juin, et qui donnait au gouvernement une majorité à la fois étroite et précaire reposant sur le bon vouloir d’élus socialistes parfois récalcitrants, de s’atteler à une tâche historique : la préparation d’une nouvelle Constitution pour une nouvelle République, la VIe. Pour amadouer quelques socialistes, mission avait été donnée à l’ancien député André Bellon, fervent partisan d’une constituante, de plancher sur les aspects juridiques de la nouvelle loi fondamentale. Une chose était certaine, il n’y aurait plus aucun cumul des fonctions électives, et les mandats ne pourraient être renouvelés qu’une fois.