Le Sénat passera-t-il à gauche ?
Fin septembre, le renouvellement de la moitié des sénateurs pourrait sonner le glas du règne sur la Haute Assemblée de la droite, qui la tient sans discontinuer depuis le début de la Ve République.
dans l’hebdo N° 1163-1165 Acheter ce numéro
La gauche majoritaire au Sénat ? Les états-majors socialiste, écologiste et communiste caressent l’espoir de voir enfin un socialiste accéder à la présidence de la Haute Assemblée à l’issue du scrutin du 25 septembre, où se renouvelle le mandat de 170 sénateurs sur 348. Emporter la citadelle parlementaire tenue par la droite depuis le début de la Ve République affaiblirait un peu plus Nicolas Sarkozy, à sept mois de la présidentielle.
Depuis 2008, la droite n’a plus la majorité au palais du Luxembourg que de 37 sièges ; la gauche en avait alors gagné 27. Cette fois, un gain de 22 ou 23 sièges changerait la couleur de cette assemblée.
Pour les experts électoraux, le coup est jouable : lors des trois derniers scrutins locaux (municipales, régionales, cantonales), la gauche, le PS surtout, a renforcé ses positions dans les 38 départements métropolitains – les départements 36 à 66 et les 8 départements franciliens – concernés par le renouvellement de 2011 [^2]. Si, dans la configuration politique actuelle où la gauche a presque toutes les Régions, gère 64 % des départements, et où deux Français sur trois vivent dans une ville administrée par la gauche, le Sénat restait à droite, « cela poserait un problème de légitimité de l’institution », prévient Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste au Sénat.
Alors que le PS, EELV et le PCF ont négocié beaucoup de listes communes, les annonces de listes dissidentes se multiplient à droite, notamment à Paris, dans une atmosphère de fin de règne.
[^2]: Sont aussi concernés quatre départements et deux collectivités d’outre-mer ainsi que les six sénateurs représentant les Français établis hors de France.