Pascal Rambert : « J’aime et je déteste »

Pascal Rambert, metteur en scène ambivalent vis-à-vis du festival.

Gilles Costaz  • 7 juillet 2011 abonné·es

Politis : Vous aviez provoqué la fureur du public avec After/Before en 2005. Après plusieurs belles créations ( les Parisiens, Gelgames ), vous revenez à Avignon…


Pascal Rambert : Oui, la fameuse phrase : « Pourquoi vous nous avez fait ça ? », reprise par toute la presse. En fait, elle n’a pas été prononcée par une spectatrice lambda, mais par Hervée de Lafond, donc quelqu’un du métier, qui dirige avec Jacques Livchine le théâtre de l’Unité. Récemment, ils sont venus tous les deux voir ce que je fais dans mon théâtre de Gennevilliers, le T2G, et ils ont découvert mon travail avec les habitants de la ville. Désormais, on se comprend !
Pour ce qui est du Festival d’Avignon, je l’aime et je le déteste. Quand j’arrive à Avignon, j’ai le ventre qui se noue. Je voulais conter cette passion folle. J’ai écrit un long poème en alexandrins sur cette passion, Avignon à vie, que Denis Podalydès lira le 14 juillet.


Avec Clôture de l’amour, vous revenez au texte pur, alors que le spectacle contesté était à la fois documentaire, chorégraphié et additionné de vidéo.


Ce sont deux monologues de séparation, que les deux acteurs, Audrey Bonnet et Stanislas Nordey, disent l’un après l’autre. Chaque monologue dure une demi-heure. Je découvre aujourd’hui que, dans mes différentes pièces, je m’intéresse à des moments de la vie, à des marqueurs de temps.
Cette nouvelle pièce sera un peu différente. Je ne fais pas un théâtre très émouvant. Je suis un grand amoureux, mais je fais des choses assez froides, en posant de l’émotion sur de la pudeur. Là, le texte est littéral, peu poétique, dur, émouvant. Il repose sur tout ce que j’ai pu vivre et voir.

Culture
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