Royal, saison 2
dans l’hebdo N° 1162 Acheter ce numéro
Candidate malheureuse à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal fait figure d’outsider dans le face-à-face annoncé entre Martine Aubry et François Hollande. Une position dont elle tente de tirer profit en se présentant comme « la candidate des citoyens, de la force citoyenne » face aux candidats « des appareils ». Elle a ainsi critiqué leurs trop nombreux parrainages, quand elle s’est contentée de « prévoir cent signatures » : « Ceux qui pensent qu’il faut [en] déposer 500 ou 600 ne sont pas dans les règles des primaires », où « une voix de député, de sénateur ou de président de conseil régional vaut une voix d’un employé, paysan ou ouvrier ».
De même se présente-t-elle avec une équipe réduite à son carré de fidèles : son porte-parole Guillaume Garot, député de la Mayenne, Delphine Batho et Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Louis Bianco… Un choix délibéré, affirme la candidate, qui communiquera à la rentrée une liste de campagne plus large, et feint d’oublier qu’elle a été lâchée par la majeure partie de ceux qui la soutenaient il y a cinq ans.
Comme en 2006, la présidente de Poitou-Charentes, qui n’a jamais cessé d’être en campagne et était la plus favorable à une primaire ouverte, s’adresse avant tout aux Français, qu’elle veut mobiliser pour cette élection.
D’où sa volonté de rassembler jusqu’à « la droite gaulliste ». Également son insistance à réclamer l’organisation de débats qui permettent une vraie confrontation avec ses concurrents. Alors que ces derniers courent les festivals, elle se singularise en se rendant auprès des Français qui « travaillent pendant l’été » et font « tourner un pays » pendant que « les gens sont en vacances ». Promet de garantir « un ordre social juste » et d’améliorer « concrètement la vie des millions de Français qui ont perdu et qui ont peur de perdre ». Contre « la vie chère et l’endettement des familles », elle préconise un « blocage immédiat des prix de 50 produits de première nécessité et de l’énergie », ainsi qu’une « réforme des tarifs bancaires ». Une proposition déjà faite lors de sa campagne en 2007, qui reste encore sa meilleure carte de visite.