Bouffe amère

Sous les étiquettes des produits agroalimentaires vantant moult bienfaits se cachent additifs toxiques et exploitation d’enfants. Série de docus sur Arte.

Jean-Claude Renard  • 29 septembre 2011 abonné·es

Air connu : dans nos supermarchés, les emballages affichent toutes sortes de garanties de qualité et vantent la valeur nutritive des produits. À regarder les ingrédients, on peut éprouver une certaine méfiance : amidon modifié, acidifiants, arômes divers. Ou bien diphosphates, viande bovine traitée en salaison. Et encore exhausteurs de goût, acide citrique…


Près de quatre cents additifs sont autorisés aujourd’hui par la législation européenne, arômes artificiels, acidifiants, conservateurs et colorants. De quoi réduire les coûts de production. Les entreprises ont également à disposition plus de quatre mille substances, entre enzymes et additifs biochimiques, qui n’ont pas besoin d’être déclarées. On ne sait rien sur les effets secondaires de ces produits ajoutés.
 Poudres et potions de l’industrie alimentaire, d’Eberhard Rühle, montre que l’industrie agroalimentaire ne joue pas le jeu de la transparence, se gavant de publicités mensongères et proposant des produits toujours plus chers.

Danone en est un exemple, avec son Activia « contre les troubles digestifs » ou son yaourt Danacol « enrichi en stérols végétaux qui réduisent le cholestérol ». Autre exemple, Maggi et son « velouté de champignons des bois», qui ne contient en réalité que 2 grammes de champignons « cueillis à la main ». Pour le reste, tous les arômes sont artificiels.


Selon l’association de consommateurs CLCV, il n’y a pas de preuves scientifiques des bienfaits prétendus et il n’y a pas non plus de contrôle systématique des effets bénéfiques affichés, tandis que les médecins observent des vitamines de synthèse nocives à haute dose, des réactions allergiques, des addictions au sucre (passons sur l’obésité). Reste un moyen de pression pour le consommateur, souligne le réalisateur, celui de changer son mode de consommation. Un reportage qui appelle à la vigilance, programmé dans le cadre de la semaine de l’alimentation.


Il est suivi par un autre, de Miki Mistrati, sur le trafic et l’exploitation des enfants, au Mali et en Côte d’Ivoire, dans les plantations de cacao, avec la bénédiction des fabricants de chocolat. Des mômes de moins de 15 ans, arc-boutés sur la fève (230 euros le prix d’un môme). Vous reprendrez bien un peu de chocolat ? Agrémenté d’un additif, forcément.

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