L’Amérique maso-schiste
REPORTAGE – L’exploitation du gaz de schiste au Texas tourne à la ruée vers l’or, particulièrement à Fort Worth, première grande ville américaine à l’autoriser. Des militants tentent d’organiser la riposte face aux graves nuisances occasionnées, dans l’indifférence générale.
dans l’hebdo N° 1169 Acheter ce numéro
Au Texas, les citoyens mobilisés contre l’extraction du gaz de schiste font figure de rabat-joie. Voire de gauchistes louches, vent debout contre le progrès. Ils ont vu débarquer chez eux, au milieu des années 2000, des commerciaux porteurs d’un deal alléchant : la location du sous-sol de leur jardin à l’industrie gazière, contre un chèque de plusieurs milliers de dollars.
À Fort Worth et ailleurs dans le pays, la plupart des particuliers sollicités ont plongé. Beaucoup ont vite déchanté.
Don Young et Sharon Wilson, dont le combat est détaillé dans ce dossier, ont été parmi les premiers à tenter d’alerter la population sur les dégâts causés par le procédé de la fracturation hydraulique, seule technique d’extraction de ce gaz connue aujourd’hui. Le principe est simple : forer à plusieurs milliers de mètres de profondeur, puis « casser » le schiste emprisonnant le gaz à l’aide d’un mélange d’eau à haute pression, de sable et de produits chimiques.
En France, l’épée de Damoclès brandie par Total et les autres n’a jamais été si menaçante, tant la bonne odeur de méthane s’échappant du sous-sol aiguise les appétits. « Vous devez continuer à vous battre » , insiste le réalisateur de Gasland Josh Fox, dans l’entretien qu’il nous a accordé. L’inverse tiendrait de l’irresponsabilité.
Un puits en cours de forage à Fort Worth, Texas
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