Mahmoud Abbas : « L’heure de la Palestine »
Extraits du discours de Mahmoud Abbas à l’ONU, le 23 septembre 2011.
dans l’hebdo N° 1170 Acheter ce numéro
« Nous avons essayé tous les contacts officiels, mais tous ces efforts se sont heurtés au roc de l’entêtement israélien […]. Tous les espoirs ont avorté depuis les accords de 1993 […]. Les autorités israéliennes n’ont rien fait pour arrêter les activités des colons. Je veux ici vous mettre en garde : cette politique de colonisation menace la solution à deux États qui fait l’objet d’un consensus international. Je veux vous mettre en garde : cette politique de colonisation menace la structure, voire l’existence même de l’Autorité palestinienne. Tout ce que fait Israël relève de mesures unilatérales. C’est l’armée israélienne qui décide de confisquer nos terres, notre accès à l’eau. Toutes les tentatives de la communauté internationale ont été sapées par les positions du gouvernement israélien qui ont ruiné les espoirs nés de la reprise des négociations en septembre dernier. Nous avons accepté la création de l’État palestinien sur seulement 22 % des frontières de la Palestine historique […].
La réalisation d’une paix juste et globale passe par la libération des prisonniers palestiniens […]. L’OLP s’attache à rejeter toutes les formes de violence, y compris le terrorisme d’État. Nous respecterons les accords signés par l’OLP et Israël.
Notre peuple va continuer la résistance pacifique contre la colonisation. Nous sommes à la tribune de l’Assemblée générale. Cela montre que nous ne voulons pas délégitimer Israël, mais seulement la colonisation et l’apartheid. Nous avons la main tendue. Travaillons pour construire un avenir de paix. Bâtissons des ponts de dialogue au lieu de construire des murs.
Il est inutile d’entrer en négociation sans une base claire, sans un calendrier précis. Notre peuple attend la réponse du monde entier. Nous sommes le dernier peuple de la planète sous occupation. Je suis venu aujourd’hui depuis la Terre sainte, et je dis après soixante-trois ans de souffrance : ça suffit ! Il est temps que le peuple palestinien obtienne sa liberté. Tous les paysans arabes mettent l’accent sur la démocratie par le biais du Printemps arabe. Aujourd’hui, l’heure de la Palestine a sonné. Aujourd’hui, les Palestiniens doivent vivre sans crainte ; les enfants doivent aller à l’école sans être confrontés à des barrages. Les paysans palestiniens doivent pouvoir cultiver leur terre sans que les oliviers soient arrachés par les colons. Je demande aux membres du Conseil de sécurité une adhésion pleine et entière de l’État palestinien. »