Ô surprise !

Rentrée pour le moins difficile à France Télévisions. Si France 5 et France 4 ont connu un premier semestre en progression, le groupe a accumulé les échecs et les revers pour ses deux chaînes principales, France 2 et France 3. Et ce n’est pas le remplacement de Christophe Hondelatte par Frédérique Lantieri pour le magazine voyeuriste au pathos tremblotant « Faites entrer l’accusé », ou une nouvelle dose de télé-réalité (« Une semaine sans les femmes »), qui va changer la donne. Ni le retour de Jean-Luc Delarue, des frères Bogdanov, ou l’arrivée de Cyril Viguier (distribution de choix pour une année électorale)… 


Un peu plus de divertissements donc, de futilités, un peu moins de culture (rappelons que Frédéric Taddeï passe au rythme hebdomadaire, le mardi, en deuxième partie de soirée), voilà la rentrée de Rémy Pflimlin, qui souffle sa première bougie à la tête du service public. 


À vrai dire, le seul changement notable de France Télévisions est du côté de France Ô. Jusque-là plutôt confidentielle, avec une programmation tournée vers l’outre-mer, la chaîne amorce aujourd’hui un virage généraliste. France Ô, avec un O comme ouverture (avec toutefois un budget de 28 millions d’euros, contre 810 pour France 2, 820 pour France 3 et 145 pour France 5).
Au menu, des soirées musicales chaque dimanche (du hip-hop au jazz), une case cinéma, une autre case documentaire, une hebdo dépaysante, « Explô », autour des modes de vie, orchestrée par Laurent Bignolas, un rendez-vous d’information quotidien de 15 minutes, à 7 h 30, des soirées événementielles (un hommage à James Brown, les vingt ans de la disparition de Miles Davis, les élections en Tunisie et en Argentine, le centenaire de la révolution chinoise), une quotidienne sur le métissage des cultures, animée par Sébastien Folin. 


Dans ce nouveau projet éditorial également, « Ôndes du monde », un magazine hebdomadaire consacré au décryptage des télés au-delà de l’Hexagone, présenté par Emmanuel Maubert, le samedi à 19 h 45. Des programmes télé épluchés, qu’il s’agisse de fictions, de sport, de divertissement et de télé-réalité, qui permettent d’observer combien tout le monde copie tout le monde, combien les programmes se déclinent à travers les frontières, pas forcément pour le meilleur. Enfin, à venir, à partir d’octobre, un magazine politique de 26 minutes original : la campagne présidentielle traitée sous l’angle des affaires étrangères. Dans l’ensemble, des programmes prometteurs.