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Le siège de campagne du Front de gauche a ouvert ses portes à Politis. Visite.

Pauline Graulle  • 20 octobre 2011 abonné·es

Un mur de briques orangées à porte coulissante bleue électrique dans une petite rue calme des Lilas, tout près de Paris. Une ancienne fabrique de chaussures de 700 mètres carrés. Jusqu’au 8 mai 2012, surlendemain du deuxième tour de l’élection présidentielle – on ne sait jamais ! –, le Front de gauche y a installé son siège de campagne. Un QG à 10 000 euros mensuels dont la jauge (600 personnes) devrait sous peu accueillir meetings, concerts et autres réunions. Ainsi qu’une quarantaine de militants « permanents », avides de vivre la ferveur de l’élection du printemps 2012.

Un mois que les clés ont été remises aux organisateurs de la campagne. Mais l’heure est encore au gros œuvre. Sur fond assourdissant de perceuses, des ouvriers installent des suspentes sous la verrière, qui s’élève à huit mètres du sol. « Jusqu’à présent, l’aménagement a été réalisé par des bénévoles architectes, électriciens, plombiers ou informaticiens. Mais là, on a dû appeler des professionnels à la rescousse » , indique Leïla Chaibi, responsable des questions de précarité au Front de gauche, qui s’improvise depuis quelques semaines chef de chantier, découvrant un peu plus chaque jour le casse-tête des normes de sécurité…

Aux aléas de la supervision des travaux – qui, évidemment, prennent du retard –, l’ex-squatteuse de l’association Jeudi noir préfère la déco. Sur les réseaux sociaux, elle a lancé un appel aux dons pour récupérer le mobilier nécessaire à l’aménagement du QG. Le bouche à oreille a fonctionné. Des dizaines de chaises et de bureaux ont été envoyés. Des téléphones, des ordinateurs. Et même une petite cuisinière.

Dans la future salle de réunion, qui ressemble pour l’instant davantage à un atelier de menuiserie, se balance un rocking-chair « vintage » donné par un couple de militants. Voir aussi ce distributeur de boissons récupéré vide, et dont on ne sait toujours pas trop quoi faire.

« Les choses s’organisent petit à petit , explique Leïla Chaibi. Pour l’instant, je coordonne l’installation matérielle, ensuite il s’agira d’animer l’équipe des militants, sur qui tout repose. L’idée est qu’ils puissent s’investir comme ils le veulent. Qu’ils prennent du plaisir. »

On passe par la plateforme « communication » où des trentenaires à lunettes tapotent sur leur ordinateur portable. Puis devant une rangée de bureaux vitrés. Celui de Mélenchon présente déjà une bibliothèque fournie. Et dans un coin, un seul drapeau, tricolore.

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