Le gaz entre gel et flambée

La facture a tellement augmenté que le gouvernement, présidentielle oblige, a décidé de geler les tarifs momentanément.

Pauline Graulle  • 27 octobre 2011 abonné·es

Le gaz, un nouveau luxe ? De 2010 à 2011, la facture a déjà flambé de 20 %. Puis augmenté de 5,2 % au mois d’avril. Depuis 2005, 6 millions de ménages auront dû payer 63 % de plus pour se chauffer ! Une flambée si impopulaire qu’à l’approche de la présidentielle le gouvernement a décidé en septembre de geler pour un temps les tarifs des particuliers.

Mais un rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), commandé par les ministres de l’Économie et de l’Énergie, vient de préconiser la suppression complète, à terme, des tarifs réglementés à destination des particuliers.

À quel titre ? Parce que « l’existence de tarifs réglementés dans un pays n’implique pas que le prix […] payé par les ménages soit inférieur à la moyenne européenne » , avance la CRE. Mais leur existence n’implique pas non plus qu’ils sont supérieurs, remarque Grégory Caret, directeur des études à l’UFC Que choisir : « L’intérêt pour les consommateurs du tarif réglementé, c’est d’éviter de subir les fluctuations des prix. De plus, c’est un garde-fou si GDF-Suez [toujours en situation de quasi-monopole depuis la libéralisation du marché du gaz en 2007, NDLR] décide d’augmenter lui-même ses tarifs. »

Pour l’association de consommateurs, le problème n’est pas que le tarif fixé par les pouvoirs publics freine la mise en place d’un marché concurrentiel, « de toute façon pas encore mature , indique Grégory Caret. C’est qu’en France les tarifs sont indexés sur le pétrole, ce qui n’a plus rien à voir avec la réalité » . Un état de fait ayant profité pendant des années à… GDF-Suez, qui s’émeut que le manque à gagner du gel des tarifs représente 290 millions d’euros sur le deuxième semestre 2011.

Écologie
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Une proposition de loi surfe sur la colère agricole pour attaquer violemment l’environnement
Environnement 19 novembre 2024 abonné·es

Une proposition de loi surfe sur la colère agricole pour attaquer violemment l’environnement

Deux sénateurs de droite ont déposé une proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Mégabassines, pesticides, etc. : elle s’attaque frontalement aux normes environnementales, pour le plus grand bonheur de la FNSEA.
Par Pierre Jequier-Zalc
« L’élection de Trump tombe à un très mauvais moment pour le climat »
Entretien 13 novembre 2024 abonné·es

« L’élection de Trump tombe à un très mauvais moment pour le climat »

Climatosceptique de longue date, Donald Trump ne fera pas de l’écologie sa priorité. Son obsession est claire : la productivité énergétique américaine basée sur les énergies fossiles.
Par Vanina Delmas
« Des événements comme la COP 29 n’apportent pas de transformations politiques profondes »
Entretien 8 novembre 2024 abonné·es

« Des événements comme la COP 29 n’apportent pas de transformations politiques profondes »

Le collectif de chercheurs Scientifiques en rébellion, qui se mobilise contre l’inaction écologique, sort un livre ce 8 novembre. Entretien avec un de leur membre, l’écologue Wolfgang Cramer, à l’approche de la COP 29 à Bakou.
Par Thomas Lefèvre
Clément Sénéchal : « Les gilets jaunes ont été le meilleur mouvement écolo de l’histoire récente »
Entretien 6 novembre 2024 libéré

Clément Sénéchal : « Les gilets jaunes ont été le meilleur mouvement écolo de l’histoire récente »

L’ancien chargé de campagne chez Greenpeace décrypte comment la complicité des ONG environnementalistes avec le système capitaliste a entretenu une écologie de l’apparence, déconnectée des réalités sociales. Pour lui, seule une écologie révolutionnaire pourrait renverser ce système. 
Par Vanina Delmas