Le gaz entre gel et flambée
La facture a tellement augmenté que le gouvernement, présidentielle oblige, a décidé de geler les tarifs momentanément.
dans l’hebdo N° 1174 Acheter ce numéro
Le gaz, un nouveau luxe ? De 2010 à 2011, la facture a déjà flambé de 20 %. Puis augmenté de 5,2 % au mois d’avril. Depuis 2005, 6 millions de ménages auront dû payer 63 % de plus pour se chauffer ! Une flambée si impopulaire qu’à l’approche de la présidentielle le gouvernement a décidé en septembre de geler pour un temps les tarifs des particuliers.
Mais un rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), commandé par les ministres de l’Économie et de l’Énergie, vient de préconiser la suppression complète, à terme, des tarifs réglementés à destination des particuliers.
À quel titre ? Parce que « l’existence de tarifs réglementés dans un pays n’implique pas que le prix […] payé par les ménages soit inférieur à la moyenne européenne » , avance la CRE. Mais leur existence n’implique pas non plus qu’ils sont supérieurs, remarque Grégory Caret, directeur des études à l’UFC Que choisir : « L’intérêt pour les consommateurs du tarif réglementé, c’est d’éviter de subir les fluctuations des prix. De plus, c’est un garde-fou si GDF-Suez [toujours en situation de quasi-monopole depuis la libéralisation du marché du gaz en 2007, NDLR] décide d’augmenter lui-même ses tarifs. »
Pour l’association de consommateurs, le problème n’est pas que le tarif fixé par les pouvoirs publics freine la mise en place d’un marché concurrentiel, « de toute façon pas encore mature , indique Grégory Caret. C’est qu’en France les tarifs sont indexés sur le pétrole, ce qui n’a plus rien à voir avec la réalité » . Un état de fait ayant profité pendant des années à… GDF-Suez, qui s’émeut que le manque à gagner du gel des tarifs représente 290 millions d’euros sur le deuxième semestre 2011.