« Je disparais », mystère norvégien

Arne Lygre vu par Stéphane Braunschweig : fascinant.

Gilles Costaz  • 24 novembre 2011 abonné·es

Deux femmes discutent de problèmes personnels – que l’on comprend – en se laissant pousser hors de chez elles à cause d’une catastrophe à laquelle on ne comprend rien. Elles partent, se réfugient on ne sait où. Alors entre en scène le mari de l’une d’elles, dont on était sans nouvelles, emporté avec une autre femme dans une aventure dont on ne saura rien…

Telle est la pièce du Norvégien Arne Lygre, Je disparais, faite autant d’absences que de présences. Telle est cette nouvelle écriture qui commence à séduire les gens de théâtre européens.

Il y a de quoi être déconcerté par cette forme qui pose des énigmes et ne les résout pas. Sauf que, cette fois, de façon beaucoup plus aboutie que dans les précédents spectacles français tirés du même auteur, la réussite formelle et la perfection du jeu sont au rendez-vous.

Stéphane Braunschweig a composé un espace abstrait fascinant et mis en place un monde feutré où tout ce qui intervient prend une force singulière. Annie Mercier donne au personnage principal une vérité ouatée et secrète. Ses partenaires, Luce Mouchel, Alain Libolt, Pauline Lorillard, Irina Dalle, savent eux aussi paraître issus de nulle part et de notre vie quotidienne à la fois. Ce style déroutant trouve sa dimension évidente seconde après seconde, et son exceptionnelle beauté.

Théâtre
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