Peu de soutien aux sans-logis
Seul un millier de personnes ont défilé à Paris dans le cadre de l’action « 24 heures pour le logement ». L’UMP sort 20 propositions.
dans l’hebdo N° 1177 Acheter ce numéro
Un millier de personnes tout au plus ont défilé à Paris le 10 novembre pour réclamer un « toit pour tous » . La presse a marginalement fait écho à l’action baptisée « 24 heures pour le logement », organisée par un collectif inédit réunissant la totalité des associations en lutte contre le mal-logement. Pourtant, la trêve hivernale a démarré le 1er novembre.
Les sans-abri sont de plus en plus nombreux dans les rues de la capitale. 175 personnes sont mortes dans la rue ces six derniers mois. 700 000 personnes sont privées de domicile personnel. L’hébergement d’urgence est en crise. Les campements de fortune sont évacués manu militari. Mais le logement, premier poste de dépense des ménages, et le mal-logement, qui concerne 3,5 millions de personnes en France, ne déplacent toujours pas les foules…
L’UMP a dévoilé le 14 novembre ses 20 propositions pour le logement, qui comptent assouplir les conditions d’expulsion, en échange d’un loyer au-dessous du prix du marché, et faciliter l’accession à la propriété, notamment en logement social. Défendue le 15 novembre lors d’une convention intitulée « Pas de fatalité face à la crise du logement » , la politique est claire : booster l’offre plutôt que répondre à la demande.
Alors que la Fondation Abbé-Pierre demande aux candidats de s’engager à construire 500 000 logements par an pendant cinq ans, dont 150 000 sociaux, l’UMP propose d’adapter la loi SRU sur les 20% de logements sociaux imposés aux communes, en intégrant l’accession sociale à la propriété. Mais « devenir propriétaire » quand on est à la rue… Le parti présidentiel entend en tous cas taxer plus fortement les communes qui ne respectent pas cette loi, ce qui est une surprise…
Le nouveau président du Sénat, le député PS Jean-Pierre Bel, a annoncé que les sénateurs examineraient le 8 décembre une proposition de loi visant à faire du logement « une priorité nationale » .