À flux détendu

Christophe Kantcheff  • 1 décembre 2011
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Elle y va fort, Nelly Kaprièlian, dans le numéro des Inrockuptibles de la semaine dernière. Elle écrit : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. » Sacrée volée de bois vert ! Par exemple, à ceux qui pensent inconditionnellement que les  Inrockuptibles est un excellent journal, et qui ne changeront jamais d’avis.

Mais bon. Elle dit ça en toute humilité. Parce que c’est d’elle qu’elle parle. Elle s’est trop longtemps méfiée de Bernard-Henri Lévy. Aujourd’hui, elle lui trouve enfin plein de qualités. « Il va bien falloir enfin (sic) reconnaître ce sens de l’éthique à BHL, s’emporte-t-elle un peu *, après son intervention durant le printemps libyen : le philosophe n’a jamais cessé de faire coïncider ses écrits, sa conception de la philosophie comme art de la guerre, et ses actes (en Bosnie, au Darfour, auprès de Massoud, etc.). »*

Un si frais et si rare enthousiasme réjouit. Déjà, dans le numéro précédent du même hebdomadaire, Nelly Kaprièlian avait loué en la personne de l’éminent botuliste le retour de l’intellectuel engagé, à l’instar d’un Sartre ou d’un Malraux. Bien vu, Nelly. On imagine aisément Sartre, de nos jours, justifiant les raids massifs israéliens sur Gaza, à la fin de l’année 2008, qui ont fait des centaines de morts, ou le blocus qui étrangle la population, ou le fait de ne surtout pas mettre les pieds à Gaza afin de « faire coïncider ses écrits, sa conception de la philosophie comme art de la guerre, et ses actes » .

L’âme romantique, Nelly Kaprièlian aime « l’intellectuel qui s’engage aussi bien par l’écrit que physiquement » . Sur les photos prises en Libye et publiées par l’hebdomadaire, on voit qu’il s’est donné à fond, Bernard-Henri. Le courage en bandoulière. Au risque considérable de ne pas être toujours photogénique.

Culture
Temps de lecture : 2 minutes
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