Le PS s’efface derrière Hollande

Lors de la convention d’investiture des candidats socialistes, la consigne était au silence et à la discipline.

Michel Soudais  et  Pauline Graulle  • 15 décembre 2011 abonné·es

Circulez, il n’y a rien à voir ! C’était un peu l’ambiance, samedi, à la convention d’investiture des candidats PS aux élections législatives. En d’autres temps, ce genre de rassemblement aurait été l’occasion d’une belle photo de famille regroupant tous ceux qui, en juin, affronteront le suffrage universel. Là, rien de tel. La consigne était plutôt à la discrétion. Fait inédit, les caméras, les radios et les photographes ont dû rester aux portes de ce rendez-vous statutaire, vite expédié dans une petite salle (300 places) des sous-sols du Cnit, à La Défense. Le PS aurait voulu faire de cette réunion politique un non-événement médiatique qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

Surtout ne pas faire de vagues. Ne pas gêner François Hollande, « notre candidat [qui] se situe au-dessus du PS » (dixit Martine Aubry), absent de cette « non-cérémonie » . Ce jour, le député de Corrèze le passait dans son fief pour assister à la remise de décoration aux pompiers de Tulle, inaugurer une cantine scolaire, honorer la foire aux truffes de Cuzance et l’arbre de Noël de la ville dont il est élu… Question de priorité.

Une priorité partagée par Martine Aubry : « Le seul sujet devant nous, c’est de gagner la présidentielle » , a-t-elle lancé lors d’une brève conférence de presse.

Entourée de candidats choisis pour montrer que le PS faisait enfin place à la « diversité », et accessoirement fournir aux télés la seule image autorisée de la journée, la maire de Lille a balayé les questions qui fâchent. La corruption dans la fédération du Pas-de-Calais ? L’investiture du député maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, est gelée. Les accusations d’Arnaud Montebourg ? Elle invite sans le nommer ce perturbateur à « mettre son nombril de côté ».

Ce ne sera pas le seul « ego » prié de faire silence. La convention a poliment écouté quelques mécontents. Jean-François Fountaine, au nom de la fédération de la Charente-Maritime, a protesté contre la candidature imposée de Ségolène Royal, « une faute contre les règles et une faute politique » . Pour d’autres, c’est le cadeau aux écolos qui ne passe pas. « Nous avions besoin d’un accord avec les Verts » , a justifié Martine Aubry sans autre forme de procès.

Ouvert une heure, le bureau des pleurs n’a rien changé aux investitures prévues. Seuls 6 des 174 délégués ont voté contre, 4 s’abstenant, la liste des candidats que leur présentait Solferino. Une liste que le PS n’a pas jugé utile de rendre publique. Pour ne pas faire d’ombre à son seul vrai candidat ?

Politique
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