Les facs sont à sec
La loi sur l’autonomie des universités plonge celles-ci dans une situation budgétaire très difficile.
dans l’hebdo N° 1179 Acheter ce numéro
Le 17 novembre, le ministère de l’Enseignement supérieur, sous la houlette de Laurent Wauquiez, annonce que « la grande majorité des établissements est en bonne santé financière » et minore largement le fait que sept d’entre elles sont en déficit pour la seconde année consécutive. Parmi elles, l’université Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, l’une des plus importantes facs françaises, ainsi que celle de Limoges, l’une des premières à appliquer la loi sur l’autonomie des universités (LRU).
À quelques mois de la présidentielle, ces mauvais résultats financiers ne sont pas passés inaperçus. « Avec un budget de l’enseignement supérieur en berne, contrairement à l’affichage trompeur que le ministère en fait depuis plus de quatre ans, les comptes des universités virent, l’un après l’autre, au rouge. Il n’est pas une journée sans qu’un établissement n’annonce un nouveau plan d’austérité (Pau, Bretagne Sud, Bordeaux-III, Nantes, Poitiers, etc.) » , détaille le Snesup-FSU, syndicat national de l’enseignement supérieur, dans une lettre à Laurent Wauquiez.
Celui-ci a décidé de mettre sous tutelle les établissements en déficit et indiqué que les budgets seraient définis par les recteurs, et qu’un « comité des pairs » serait créé pour accompagner leur gestion budgétaire.
« Affairé à camoufler la faillite d’universités dont il porte seul la responsabilité, c’est dans la plus grande opacité que le ministère négocie directement avec les présidents d’université les maigres enveloppes qu’il accorderait à leurs établissements pour assurer leurs missions de service public » , remarque le Snesup.
Dans sa programmation 2011-2014, le ministère du Budget interdit aux universités de contracter des emprunts, assimilés à une dette selon les critères de Maastricht. « Le ministère choisit délibérément de faire peser sur les établissements le poids de l’austérité et prescrit la réduction de la masse salariale pour réduire les déficits » , souligne le Snesup. Bref, l’autonomie des universités a du plomb dans l’aile.