Lutter contre le spam
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Que faire ?
D’abord, se méfier des messages louches, même s’ils proviennent de contacts connus. Les en-têtes en anglais, avec des artifices typographiques visant à tromper les filtres, ou sur des sujets liés à la publicité ou à la pornographie sont à bannir immédiatement en les plaçant dans le répertoire « courrier indésirable ». Celui-ci contient des filtres dits « bayesiens » qui fonctionnent par mots-clés et sont relativement efficaces.
Ensuite, éviter de laisser traîner son adresse mail sur Internet. Les spameurs scannent le Web à la recherche d’adresses. C’est pourquoi la plupart des sites qui proposent une adresse de contact passent par un formulaire en ligne ou par un lien qui s’ouvre dans votre logiciel de messagerie, rarement par une adresse écrite en toutes lettres. Si vous devez remplir un formulaire, décochez les options « se tenir informé de l’actualité » ou autres, utilisez une adresse poubelle ne servant qu’à cela, ou un service comme bugmenot.com.
Désactiver la prévisualisation automatique des courriers dans votre logiciel de messagerie ou dans l’interface de votre webmail. Les spams utilisent l’inclusion d’images ou de html dans le corps du message pour ouvrir une connexion avec le destinataire. Et ainsi confirmer que votre adresse est valide ou prendre le contrôle à distance de votre machine.
Ne jamais cliquer sur les liens « se désinscrire » ou « ne plus recevoir ». Ces touches ont pour fonction de confirmer l’existence d’une boîte mail fonctionnelle.
Enfin, changer régulièrement votre mot de passe de messagerie. Car l’autre grande technique de spam consiste à récupérer, par l’intermédiaire d’un virus, votre mot de passe pour spamer votre liste de contacts directement depuis votre messagerie. Les destinataires reçoivent donc un mail de votre part, ce qui peut les inciter à l’ouvrir…
Pourquoi ?
Plus de 90 % du trafic email mondial est composé de « pourriels ». Outre le temps perdu à éviter ou à supprimer les spams (sans parler des cas de contamination par des virus), cette pratique a aussi un impact non négligeable sur le réseau et sa consommation en bande passante et en énergie. Selon une étude réalisée en 2008 par l’entreprise McAfee, dédiée à la sécurité informatique, et le cabinet de conseil ICF International, le trafic de spams représentait cette année-là pas moins de 62 000 milliards de messages, pour une consommation électrique de 33 Twh et des rejets de gaz à effet de serre équivalant à ceux de 3 millions de voitures sur un an.
Les fournisseurs d’accès à Internet et les réseaux d’entreprises ont déjà pris la mesure du problème en incluant des systèmes antispam à leurs infrastructures. Mais les pouvoirs publics tardent à faire de même. Les récentes lois sur le numérique, en obligeant les acteurs du Web à conserver les données de leurs clients et utilisateurs, augmentent le risque que des fichiers tombent entre de mauvaises mains.
Comment ?
-Utiliser un logiciel de messagerie qui dispose d’un filtre bayesien, comme Mozilla Thunderbird, un logiciel libre et efficace.
-Des services comme Mailinblack demandent une confirmation à l’expéditeur avant de vous acheminer le message. Très efficace, mais payant.
-Rapport en anglais sur l’empreinte carbone du spam : img.en25.com/Web/McAfee/CarbonFootprint12pgwebREVNA.pdf