Réponse au sommet sur l’emploi : la mobilisation d’abord !
Les syndicats français espèrent rassembler dans la rue avant la rencontre annoncée par Sarkozy.
dans l’hebdo N° 1180 Acheter ce numéro
Nicolas Sarkozy en a décidé ainsi le 1er décembre. Un sommet sur l’emploi se tiendra en janvier avec les organisations syndicales et patronales. Devant l’envolée du chômage, le Président a assuré que tout n’a pas été essayé dans ce domaine, et il a mis en avant la nécessité de « lever les tabous sur les freins à la compétitivité française » .
L’annonce a été accueillie froidement par les syndicats. Dès le lendemain de ce discours tenu à Toulon, la fédération CGT des services publics, majoritaire dans la Fonction publique territoriale, a déposé un préavis de grève nationale de 24 heures pour le mardi 13 décembre, dans le cadre de la journée interprofessionnelle contre les mesures d’austérité du gouvernement, qui ne prévoyait initialement pas d’appel à la grève.
La centrale syndicale CGT a prévenu dans un communiqué qu’en « l’absence de mobilisation forte des salariés, ce sont les revendications patronales qui seront au menu des discussions » . Le syndicat souligne qu’après avoir « brocardé une nouvelle fois les 35 heures et la retraite à 60 ans » , Nicolas Sarkozy « a demandé à nouveau des “efforts” aux salariés » . Surtout, bien avant l’annonce de ce sommet sur l’emploi, les syndicats (CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa) avaient dénoncé dans un appel commun « les plans d’austérité et de rigueur décidés et imposés par le gouvernement » , et prévu un « temps fort de mobilisations interprofessionnelles » le 13 décembre.
La CGT décidera en janvier de sa participation au sommet sur l’emploi, tandis que la CFDT, FO et la CFTC ont déjà accepté l’invitation présidentielle. Véronique Descacq, secrétaire nationale de la CFDT, a souhaité un « sommet avec esprit d’ouverture et pas pour la galerie » . FO ira, « mais ce n’est pas en une demi-journée qu’on va régler la problématique du chômage dans ce pays » , estime Stéphane Lardy, secrétaire confédéral.
Enfin, les organisations syndicales signataires de l’appel commun ont prévu de se retrouver après le 15 décembre pour « envisager » de nouvelles initiatives en janvier.