Prison toujours plus ferme
L’Assemblée a voté la création de 24 000 places.
dans l’hebdo N° 1187 Acheter ce numéro
Suivant l’annonce de Nicolas Sarkozy en septembre dernier, les députés ont voté ce 17 janvier le projet de loi sur l’exécution des peines. Initié par Éric Ciotti (député UMP), s’insurgeant contre l’inexécution en 2011 de 87 000 peines pénales en attente, ce projet prévoit la création de 24 000 nouvelles places de prison d’ici à 2017, dont 6 000 destinées aux courtes peines, au sein de « structures allégées » (loin du bracelet électronique prôné par la loi pénitentiaire de 2009).
Le projet comprend la création de trois centres nationaux d’évaluation pour les longues peines présentant « un degré de dangerosité », vingt centres éducatifs fermés pour les mineurs et 6 000 nouveaux postes de surveillants. Coût global : 3,5 milliards d’euros (une bagatelle en temps de crise !).
Éric Ciotti a salué « un texte particulièrement ambitieux qui répond à certains dysfonctionnements majeurs » . Selon la députée PS George Pau-Langevin, il s’agit « d’une politique de Gribouille et d’un aveu d’échec » . Tandis qu’au nom du Parti de gauche, Marc Dolez a dénoncé « le refus persistant du gouvernement d’entendre l’avis des professionnels » , soulignant l’appel d’associations telles que la Croix-Rouge et la Cimade contre un « non-sens humain, économique et juridique » . De fait, plus on construit, plus on enferme.